Lors de notre assemblée générale annuelle en juin 2025, nous avons pris la décision d’organiser un séminaire le 8 novembre afin de penser le futur de la coopérative et de consacrer principalement nos prochaines réunions mensuelles à la préparation du séminaire. En effet, n’ayant qu’une seule journée d’atelier prévu, il nous est apparu nécessaire que le travail sur l’historique de la coop soit fait en amont.

Récit d’un lundi de juillet
Ce lundi nous étions accueilli.e.s chez Claudine. Le feu n’avait pas encore pris la colline, même si des signes avant-coureurs s’étaient déjà faits sentir : « la fumée qu’on a vu en arrivant, c’est Foresta qui brûle ». Malgré tout, notre petit comité, composé d’Arlette, Danièle, Claudine, Agnès J, Marie, Georges, Chloé, Julie et Agnès de la colline, n’avait pas encore ce sujet en tête. Suite aux discussions de l’AG de juin, ce qui nous occupait plutôt était de trouver les bonnes questions pour se mettre sur la piste du séminaire de la coopérative prévu pour le 8 novembre prochain. Mais qu’est-ce qu’une bonne question ? Peut-être une question toute simple, toute bête, celle qu’on ose presque pas poser mais qui justement permet de mettre le doigt sur des sujets essentiels.
TRANSMISSION D’UNE CULTURE COMMUNE
Agnès de la colline commence et, d’une voix tout innocente, en pose une bonne : « Alors moi je me demandais qui est-ce qui a déjà lu le site d’Hôtel du Nord ? » et la plupart d’entre nous d’avouer qu’ils n’en ont pas une pratique assidue. A la limite pour lire les récits du 1000 pattes, lorsque ceux-ci sont transmis sous forme de liens directement par mail, mais le site en soi n’est pas fréquenté comme une ressource permettant d’accéder à des informations sur Faro, aux documents fondateurs de la coop -comme les statuts-, ou encore sur des outils tels que la fiche « balade patrimoniale » qui donne la recette de la fabrication de balade. Il faut dire que si une partie de ces informations se trouvent bien sur le site, toutes n’y figurent pas ou plus..
Petit moment d’archéologie où les « anciennes » se souviennent des différents outils informatiques qui ont été inventés au fil du temps : un forum en ligne ou une plateforme accessible seulement aux sociétaires. Des tentatives pour partager les informations et animer les discussions qui ont plus ou moins fonctionné et qui ont fini par être laissées de côté. A cela s’est ajoutée la migration d’une partie du site vers celui des Oiseaux de passage : n’aurait-elle pas emportée avec elle une partie du contenu d’Hôtel du Nord ? En tout cas ce transfert semble avoir démobilisé les usagers du site de la coop qui ont commencé à s’emmêler les pinceaux entre les différentes plateformes numériques.
Constat : le site web d’Hôtel du Nord aurait besoin d’être revu, en fonction des besoins actuelles de la coopérative, de manière à fournir à nouveau les informations essentielles tout en étant facilement praticable. En soi, refaire du site web une interface d’échanges et de rencontres.
Cette question en entraîne une autre « Les statuts, la convention hébergeurs, le livret d’accueil…qui les a lu ? »
Même constat, peu de lecteur.ices et une incertitude quant au moyen d’accéder à ces informations. Celles et ceux qui sont arrivé.e.s dans la coopérative ces dernières années ont même l’impression de n’avoir jamais vu passer ces documents. Ou si c’est le cas, l’assimilation n’a pas eu lieu et par là même un sentiment de flou quant à ce qui a précédé leur arrivée. Pourtant les Dinosaures se souviennent : fut un temps où chaque nouveau sociétaire était accueilli avec un « guide coopératif » donnant les informations de base du fonctionnement d’Hôtel du Nord, ce à quoi s’ajoutait un parrainage par un membre plus ancien qui se chargeait de le guider et de répondre aux questions de manière privilégiée. De même les hébergeurs étaient accueillis de manière polyphonique afin de partager les tenants et aboutissants du projet Hôtel du Nord tel que résumés dans la convention d’hébergement.
Au fur et à mesure de la discussion, entre moues de surprise, trous de mémoire et excavation de souvenirs, on se rend compte que de nombreuses pratiques qui assuraient la transmission, l’intégration des nouveaux et la fabrication d’une culture collective se sont étiolées : que sont devenus l’école des hôtes ou les groupes de travail ? Il existe bien des archives, fruits de très nombreuses heures de réflexion ou encore des tutos expliquant clairement le fonctionnement des ingrédients de la coopérative : il semble plus que nécessaire de trouver un moyen de les mettre en partage et de les mettre à jour afin que le groupe sociétaires 2025 se réenracine dans ce travail de longue haleine.
GOUVERNANCE
« A quoi sert le Conseil de Surveillance ? », « Le Conseil de Surveillance a t-il vocation à surveiller les comptes ? », « Qui est le pilote de l’avion ? »
Cette question, qui fait écho au besoin de mieux saisir le fonctionnement économique de la coop suite aux résultats comptables négatifs de ces deux dernières années, renvoie aussi à des nécessité de ré-éclaircir la gouvernance.
Créé en 2012, à la demande de Prosper lors de l’AGE d’avril, le Conseil de Surveillance a été d’abord pensé comme un organe de coopérateur.ices investi.e.s dans les activités d’Hôtel du Nord, et que le gérant pouvait mobiliser pour venir l’appuyer sur les rendez-vous élus et médias, avec l’idée qu’il puisse également être sollicité sur les problématiques ayant besoin d’une réponse rapide. Cela n’exclut pas que les membres du CS s’intéresse aux comptes, tout aussi bien qu’à l’écriture de projets de territoire, à la communication etc à propos desquels il peut faire des retours au gérant, notamment en pointant du doigt les endroits nécessitant un travail de fond.
Une fois un sujet structurant identifié, par le CS ou quiconque, un groupe de travail, ouvert à tous les cooperateur.ices intéressé.e.s doit être mobilisé pour plancher dessus. Ce groupe effectue un travail de recherche et peut faire des propositions mais n’a pas le pouvoir de prendre des décisions au nom de la coop. Les propositions doivent être soumises au groupe entier, lors d’une Assemblée Générale, et la décision prise selon le principe de 1 sociétaire = 1 voix.
Pour éclaircir la gouvernance et continuer à la faire évoluer, il semble aussi nécessaire de faire un travail sur le lexique, afin de retrouver ou d’inventer un vocabulaire commun qui reflète les réalités du projet Hôtel du Nord.

HÔTEL DU NORD version 4.0
Parti de la question des comptes, le séminaire de novembre va plus largement concerner la redéfinition du projet Hôtel du Nord. La coopérative a effectivement connu plusieurs phases au fil du temps, qui se sont additionnées les unes aux autres : partie de questions patrimoniales en lien avec la Capitale de la culture, Hôtel du Nord s’est ensuite (en plus) intéressée au tourisme de l’écart, puis (et) à faire émerger des projets de territoire permettant de se relier malgré tout (malgré la fragmentation urbaine, la précarité, le covid, le désastre écologique etc).
D’un point de vu financier, la coopérative n’a jamais réussi à se stabiliser économiquement. Cependant, elle peut faire le bilan d’avoir mené à bien, en 2025, les objectifs qu’elle s’était fixée à sa création : la création de modalités d’hospitalité dans les quartiers nord de Marseille, la création d’une carte à large diffusion représentant ces mêmes quartiers et la signature de la convention de Faro par la mairie de Marseille.
Trouvera t-on une nouvelle lubie ou peut-on considéré que notre mission accomplie, il est temps de se reposer ?
L’enjeu du séminaire du 8 novembre est donc de trouver en seulement une journée une orientation qui permettra de clarifier ce à quoi nous tenons et ce que nous souhaitons faire évoluer. Cette réunion ayant mis à jour la nécessité de transmettre des éléments fondamentaux de la coopérative, il semble nécessaire que cette transmission ait lieu en amont du séminaire, afin que cette unique journée puisse véritablement avoir une dimension prospective.
Afin de répondre à ces deux objectifs, l’équipe de coordination (Prosper, Julie, Chloé) propose donc de consacrer les 3 réunions pré séminaire (septembre, octobre, novembre) aux questions de transmission. Des documents fondateurs seront envoyés par Prosper avant la réunion de septembre afin de les travailler ensemble.

Plongé dans la généalogie d’Hôtel du Nord
Nous avons fait un travail de sélection à partir de 800 articles (!!) publié sur notre site depuis 2008 qui racontent comment et pourquoi s’est formée la coopérative patrimoniale Hôtel du Nord.
Chaque personne a été invité à lire 3 articles (la plupart ne sont pas très longs) et nous avons discuté de ces lectures chaque premier lundi du mois dans les lieux d’hospitalité d’Hôtel du Nord. Et chacun·e a joué le jeu à partir de la quinzaine d’archives partagées :
- 2011 : Le choix de la coopérative pour exercer le droit au patrimoine culturel.
- 2012 : Guide coopératif
- 2012 : C’est quoi le nord…?
- 2013 : Pourquoi un forum sur la valeur sociale du patrimoine à Marseille?
- 2013 : Bilan 2013 – offre d’hospitalité de la coopérative d’habitants Hôtel du Nord pour l’année Marseille-Provence Capitale Européenne de la Culture.
- 2013 : Archives du Forum sur la valeur sociale du patrimoine pour la société 2013
- 2014 : Quelques éléments de bilan d’Hôtel du Nord en 2013
- 2014 : Hôtel du Nord peut proposer l’hospitalité sans pour cela devenir une agence de voyage !
- 2014 : Questions ouvertes aux futurs élus de Marseille et Vitrolles.
- 2015 : Quelques éléments de bilan d’Hôtel du Nord en 2014
- 2015 : CONTE D’AUTOMNE… petit récit par Dominique Poulain
- 2016 : Intégrons l’hospitalité en habitat social à la Loi « Égalité et Citoyenneté!
- 2016 : De notre intérêt à se lancer, ou pas, dans la création d’une plateforme d’hospitalité coopérative à grande échelle..
- 2016 : De l’exercice du droit au patrimoine culturel – l’exemple marseillais :
- 2017 : Tourisme de l’écart
- 2017 : De l’exercice du droit au patrimoine culturel
- 2021 : Tiers lieu
Récit d’arpentage collectif
L’exercice du jour est d’opérer un ARPENTAGE COLLECTIF afin de se repartager le projet de la coopérative, tel qu’il avait été formulé autour de 2013 (année Marseille Capitale de la Culture), afin de le repenser ensemble lors du séminaire de novembre.
Ces lectures ont été extraites du choix de textes envoyés lors de l’invitation à la réunion du 8 septembre.

Préambules les objectifs de la coopérative initialement pensés concernent :
- le Patrimoine culturel et naturel
- la Paix
- le Développement durable
- la Vie démocratique
- la Diversité culturelle
Le patrimoine est pensé comme ressource (culture mais aussi urbanisme, éducation…), permettant de soutenir le développement humain et la qualité de la vie.
On se pose la question de sa transmission (collectage et nourrir domaine public archives populaires), notamment par la mutualisation des coûts (et des outils), par la création d’une marque « Hôtel du Nord© » garante de qualité, et par le soutien envers les besoins, les projets et l’amélioration des compétences de chacun.e.
A l’époque on ne parlait pas encore trop de « matrimoine », mais on s’y est mis !
Ainsi le travail patrimonial est d’utilité sociale : lutte contre exclusions et inégalités, éducation à la citoyenneté (éducation populaire, lien sociale, cohésion territoriale).
Lecture#1 : Texte sur le Nord 2012 écrit par Jean Cristofol
Ce texte présente un questionnement sur les limites géographiques (élargissement du territoire au-delà quartiers nord) de ce qu’est « le nord ». Identité ou état d’esprit ? L’identité n’est pas que géographique.
Il répond au désir de certaines personnes de rejoindre le projet Hôtel du Nord, sans forcément être habitant.e.s des « quartiers nord », notamment via des initiatives prises soit par des habitants soit par des collectivités qui se référaient à la Convention de Faro.
L’élargissement par principe n’a pas vraiment fonctionné, dans le sens où des en l’absence de communauté patrimoniale sur place, il est difficile de porter des hébergements en chambre à la façon Hôtel du Nord. De même, on n’a pas vraiment réussi à fabriquer du réseau avec des communautés trop lointaines, avec lesquelles il n’y avait pas d’expérience de voisinage. Cependant, les échanges au sein du réseau européen de Faro, les rencontres, les voyages, les cadeaux d’amitié (comme la mallette à composte) ont permis de réellement tisser des liens et de partager un état d’esprit au-delà des frontières géographiques.
Lecture#2 : Bilan et perspectives 2013 (rapport écrit par Prosper)
Arpentage par Agnès J.
Objectifs de la coopérative :
- Développer une hospitalité participative (active).
- Mettre en place une École des hôtes
- Commercialiser des séjours pilotes (structurer la possibilité de vendre des séjours, en étant reconnu comme agence de voyage, ce qui a été un long parcours pour avoir le droit, sous le mode vente directe).
- Trouver des moyens d’assurer une pérennisation du projet, via une stratégie économique
- Stabiliser de la gouvernance
- Définir de la Marque
Les résultats de l’année 2013 ont dépassé ceux les prévisions (nombre de balades, de logements etc.).
Il faut rappeler qu’à l’époque, Hôtel du Nord bénéficiait de beaucoup plus de moyens, à la fois sur le terrain (Christine à temps plein), et économiquement grâce aux soutiens d’amorçage. Une fois la « coproduction » avec les pouvoirs publics achevée, le développement économique n’a pas été suffisant pour maintenir une coordination salariée.
Un autre échec a été celui d’autoriser l’accueil en habitat social.
Lecture#3 : Le tourisme de l’écart, 2017 (texte écrit par Julie)
Arpentage par Mathilde
Ce texte affirme la dimension politique de l’accueil touristique et des possibilités de s’en saisir. Il pose la question de la possibilité d’un tourisme qui ne détruit pas la capacité à œuvrer à être acteur et à agir avec nos milieux. Pour cela, il imagine d’autres natures de tourisme, mettant l’accent sur la rencontre, en prenant comme exemple le projet des Oiseaux de Passage.
Il marque aussi l’émergence d’un positionnement pour le « vivant » et nos « milieux » (prendre soin de la vie et des vies qui sont là).
On s’encourage tous et toutes à aller lire ces idées dans le texte ! C’était très stimulant d’entendre ces voix du passé 🙂

Quel scénarios possibles?
Quatre scénarios ont été nourris par le travail sur le budget de la coopérative réalisé en octobre par le groupe « comptes », les réflexions du groupe « hébergeurs », les échanges avec les institutions, avec Christine Breton, ainsi que les nombreuses conversations entre sociétaires.
Scénario 1. Arrêter ?
Si la décision de mettre fin à l’existence d’Hôtel du Nord était prise, nous serions actuellement en capacité de rembourser tous les sociétaires. A condition toutefois de ne pas avoir de mauvaise surprise de la part des financeurs (par ex. un autre coup comme celui du Conseil Général, cette histoire là ayant heureusement été réglée) ou de l’état du stock.
Il faudrait prendre cette décision rapidement, car un autre bilan déficitaire nous empêcherait de réaliser l’intégralité des remboursements.
Scénario 2. Continuer en format association ?
L’idée de passer en association pour ne plus avoir les problèmes causés par le statut de SCIC auprès des institutions nous a tenté, mais finalement on s’est rendu compte que ce changement de statut reviendrait à prendre le risque (99,99%) d’être éjecté des dispositifs de droit commun et qu’il nous faudrait plusieurs années pour pouvoir y re-rentrer. La tendance actuelle n’étant pas au financement de nouvelles structures mais plutôt à la fusion, les institutions préférant financer des « gros ».
Le plus malin semble donc de renforcer la logique de coproduction qu’on pratique déjà un peu via la navigation entre la coop et le Bureau des Guides, qui a un statut associatif. C’est ce qu’on a fait par ex. pour la transhumance des moutons, en co-produisant avec le BdG et l’association Trait-d’Union.
Pour autant, il s’agit d’une stratégie insuffisante du point de vue économique. Les scénarios explorés à partir du modèle actuel montre qu’il n’y a pas beaucoup de marge dans l’augmentation des bénéfices, ni dans la réduction des charges.
Scénario 3. Continuer plus ou moins sur la même lancée ?
La piste de répondre à plus de commandes de balades a par ex été évoquée, car dans le cas des balades commandées par des structures d’enseignement supérieur ou des professionnels, on peut facturer une somme intéressante pour la coopérative (entre 350 et 500e environ). Or, ces commandes requièrent un certain niveau d’exigence en termes de contenu, qui dépasse celui de la balade touristique. Il faut donc se former de manière approfondie sur des questions d’urbanisme, de géologie, d’histoire industrielle etc..tout en sachant que le modèle économique actuel est de reverser 50% à la coop. On finit souvent par avoir une dissonance entre le « niveau » des guides et la rémunération proposée.
Monter en compétence collectivement est donc souhaitable, mais cela demande un vrai engagement et il faut bien avoir en tête que les commandes de balades sont avant tout orientées vers le soutien au projet coopératif.
En termes de baisse des charges, on est déjà à un niveau assez bas, avec beaucoup de missions bénévoles ou peu rémunérées, donc on n’a pas vraiment de marge de ce côté là, où alors cela signifie diminuer significativement l’activité de la coopérative.
Autrement dit, on a des comptes 2025 qui sont à l’équilibre mais qui ne peuvent pas se permettre d’encaisser de mauvaises surprises. Ce modèle sur le fil n’est pas viable à long terme, d’où la nécessité de penser une réorientation.
Scénario 4. Se réinventer ?
Le modèle historique d’Hôtel du Nord est bâti sur les piliers : accueilli chez, produit par, découvert avec et raconté par.

La programmation de balades, l’hébergement chez l’habitant, la vente de produits sont conçus comme des occasions de créer de la rencontre et de raconter le territoire. La coopérative se positionne au service des coopérateurs, qui sont les producteurs des propositions portées par Hôtel du Nord. Ces piliers déterminent la conception du site web, du logo ou encore l’existence de la marque « Hôtel du Nord ».
Or, ce modèle semble avoir atteint certaines limites : la programmation de balades publiques n’existe quasiment plus en dehors des JEP, les demandes d’hébergement issus du site hôtel du nord sont largement inférieures à celles passant par airbnb ou booking, les produits ne sont plus vendus par les hôtes.
A côté de ça se sont développées d’autres manières de créer de la rencontre et de mettre en commun des ressources, toujours dans l’esprit de la Convention de Faro, mais par des modes d’actions qui ne collent plus très bien avec l’énonciation des piliers initiaux. Ce glissement crée des décalages entre la manière dont Hôtel du Nord est présenté et la réalité de l’activité, entre les personnes actives au sein des projets et celles appartenant au collège des sociétaires..etc ce qui provoque régulièrement des sentiments d’incohérence.

A partir des engagements actuels de la coop, et des compétences spécifiques pour lesquelles elle est sollicitée par des acteurs internes et externes, nous avons tenté de formuler de nouveaux piliers. Selon cette proposition, Hôtel du Nord a pour fonction de répondre à des besoins énoncés par des communautés.
Faire archives : recueillir les archives porteuses de récits dissonants et réaliser les démarches pour leur mise en conservation sous la forme « d’archives vivantes »
Faire récits : être une maison « d’édition » qui rend publiques des manières de raconter les territoires (livrets, balades, formes artistiques..)
Faire hospitalités : proposer des modalités d’hospitalités mettant au centre le soin (dans le sens de care) et la création de liens
Faire communautés : être une « pépinière de communautés patrimoniales », c’est-à-dire accompagner la structuration et l’autonomisation de communautés et de collectifs.

Économiquement, la valorisation de ces 4 compétences principales pourrait se traduire comme tel :
- Faire archives : relève d’une politique publique, subvention publique
- Faire récits : vente prestation
- Faire communauté : financement de projets
- Faire hospitalité : taxe de séjour (reste hypothétique mais en train de devenir un vrai sujet), subvention tourisme, fond de formation…
Le séminaire atelier du 8 novembre
Samedi 8 novembre, à la Cité des arts de la rue, nous avons analysé le scénario « Se réinventer » à partir de nos désirs, de nos compétences et de nos ressources afin d’estimer la faisabilité en termes de moyens humains et économiques de cette réécriture.
Un des enjeux a été ce réagencement et de permettre à ceux et celles qui se reconnaissent dans ces propositions de trouver une place qui leur correspond.
Nous avons également posé la question de l’échelle et de l’ouverture au- delà des quartiers nord, à présent que la Convention de Faro a été signée par la mairie de Marseille.
Nous avons acté notre désir de faire à nouveau coopérative ensemble, avec nos voisins et voisines de luttes, d’ouvrir notre sociétariat, de redéfinir nos missions à partir de nos pratiques, de modéliser l’agir dans le cadre de l’action publique, maintenant que la Ville de Marseille a adopté les principes de Faro et que les quartier nord sont sur la carte touristique, et de se donner l’année 2026.
Willy a conclu en slam un résumé de cette journée coopérative.













































































