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bonjour à vous tous sociétaires et amis d’Hôtel du Nord,
Chers amis,
Après une longue période de «disparition », je me manifeste à nouveau, d’abord pour vous souhaiter (il n’est pas trop tard !) une bonne et heureuse année 2015…
Si l’année débute par des événements bien dramatiques, j’espère néanmoins et sincèrement qu’elle vous sera belle et que 2015 sera bénéfique au succès d’Hôtel du Nord !
De mon côté, je suis entré dans un stade nouveau de la thèse… Après avoir récolté un certain nombre d’informations (j’en profite pour vous remercier encore, vous tous dont l’aide et les encouragements me sont précieux) à Marseille bien sûr, mais également en banlieue parisienne et à Montréal, je m’attache à la rédaction à proprement parler.
J’ai aujourd’hui écris une cinquantaine de pages et attends le retour de mes directeurs de thèse sur ce premier jet. Ces pages, qui me semblent pouvoir constituer demain une partie, traitent du rapport d’un certain mode de découverte d’espaces socialement dévalorisés avec la science… En d’autres mots, je fais le constat, à partir des terrains marseillais, parisiens et montréalais, que certaines initiatives en premier chef Hôtel du Nord, renouent avec l’ambition didactique des voyages érudits tels qu’ils pouvaient être pratiqués autrefois. Je veux dire ici que moins qu’une attitude de contemplation, moins qu’une invitation au seul regard esthétique, une certaine offre actualise aujourd’hui à la frontière du domaine du tourisme et de la connaissance, un mode de découverte des territoires marqué du sceau du questionnement, de l’analyse patiente, de l’immersion.
De manière générale, je propose que ces offres – quelqu’un un jour à Marseille a parlé d’un « tourisme intelligent » – dialoguent avec des modalités de la découverte scientifique. Le cas de la découverte des cités d’habitat social est peut-être exemplaire à ce sujet : ainsi on y recherche un habitant susceptible de constituer un « informateur privilégié » (terme consacré par l’ethnologie), on y délivre un propos marqué de la critique sociale (qui a historiquement partie liée avec un courant de la sociologie dit « critique »), on y trace au final, une géographie « touristique » singulière qui n’est pas sans rappeler les lisières de la discipline géographique, je pense à la « psychogéographie » conduite sous la houlette de Guy Debord par les situationnistes dans les années 1960.
Voilà un résumé des questionnements du moment…
Pour être plus précis sur la forme, le cœur de la thèse sera adossé à des données rapportées de Marseille (« mon laboratoire de premier plan »), complétées par d’autres recueillies en banlieue parisienne (le 93 en premier lieu), et, enfin, le tout sera mis en perspective avec des observations effectuées à Montréal.
J’ai effectivement eu l’immense chance de pouvoir séjourner 3 mois cet été dans cette ville passionnante et rencontrer ainsi des gens très intéressants et d’ailleurs intéressés bien souvent par Hôtel du Nord (du côté du Centre d’Histoire de Montréal par exemple)… Je me suis concentré là-bas sur la mise en valeur de deux quartiers :
– Un quartier ouvrier sinistré par la désindustrialisation des activités portuaires, à l’est de Montréal (Hochelaga-Maisonneuve)
– Un ensemble HLM situé en plein centre-ville (les Habitations Jeanne-Mance).
Aujourd’hui tout ceci décante, j’alterne les moments d’écriture et d’analyse des matériaux les plus récents…
Voilà quelques nouvelles que je tenais vraiment à partager avec vous. Nous pourrons peut-être bientôt en discuter de vive-voix (je n’ai pas renoncé à venir vous saluer, seulement entre la thèse et la préparation des cours que je donne maintenant à Lyon, le temps manque !) Ce sera aussi enfin l’occasion pour moi d’intégrer « financièrement » et donc « officiellement » Hôtel du Nord (si cela est encore possible…).
En attendant, je souhaite que mon message soit transmis le plus largement possible et espère avoir de vos nouvelles bientôt. Et inutile de rappeler que vos commentaires/questions/mécontentements à propos de mon travail, sont les bienvenus !
Très bonne journée « .
Yannick ; Doctorant en géographie ; EVS-RIVES (ENTPE) ; Université de Lyon «