Les rencontres de Faro à Venise les 3 et 4 décembre 2019

Dans le cadre du Plan d’Actions de la Convention de Faro, Hotel du Nord a été invité par le Conseil de l’Europe à participer aux quatrièmes rencontres du Réseau de Faro à Venise les 3 et 4 décembre 2019. Virginie Lombard était ravie d’y participer pour représenter la coopérative.

Une trentaine de participants venus d’Italie, d’Espagne, d’Autriche, de Lituanie, de Serbie, d’Arménie, de Géorgie et de France, représentant leur communauté patrimoniale, sont venus échanger à partir de leur projet spécifique tout en partageant les principes de Faro.

Dans les locaux du Conseil de l’Europe

Les échanges permettent de consolider et d’accroître les liens de notre réseau. C’est aussi l’occasion de présenter les nouveaux partenaires européens de la coopérative des Oiseaux de Passage au réseau de Faro.

Balade sur la musique à Venise au 18éme siècle

Après les débats, une bonne manière de vivre Faro : une balade vénitienne sur le thème de la musique au 18ème siècle, à l’époque de Vivaldi.

Visite de L’Eglise de la Pieta, un ancien refuge pour les femmes de Venise ou elles apprenaient la musique et jouaient dans le choeur de l’église, avec le maître Vivaldi.

A Venise on marche ou on prend le bateau
Dans la cour de l’Ospedale

Puis direction l’Ospedale, un lieu dédié à l’accueil des étrangers et plus particulièrement aux musiciennes de l’époque.

Salon de musique de l’Ospedale
Le plafond du salon de musique

Ensuite nous sommes invités au Palazzo Rossini pour écouter des chansons populaires du 18ème siècle à Venise, jouées par 2 musiciens avec des instruments historiques. Apéro dinatoire au Palazzo Rossini !

Encore de belles discussions lors du dernier dîner
Le quartier sympa ou je logeais

Les échanges se sont conclus sur des projets communs, une plateforme de réseau social pour partager et expliquer les principes de la Convention de Faro, une invitation pour les Archives Invisibles en février à Marseille dans le cadre de Manifesta…

Et pour visiter Venise en toute tranquillité, le mois de décembre, c’est l’idéal.

Exploration botanique de Foresta – Récit #5 La coulée verte

La coulée verte ou comment les plantes se sont adaptées à Foresta

Après la fin de l’exploitation de l’immense carrière d’argile de Foresta, la colline a été remodelée dans les années 90 et une « Coulée Verte » fut un temps imaginée par la ville de Marseille. 

De nombreux arbres et arbustes ont été plantés à cette époque afin d’embellir mais surtout de tenir les nombreux talus en pente du site. Abandonnés pendant une vingtaine d’années, que sont devenus ces plantations ? Certaines se sont installées et d’autres non. Cette exploration de la coulée verte sur tout l’espace de Foresta nous a donné quelques réponses.

L’arrivée à Foresta par le Bd d’Hanoï à la Viste est toujours impressionnante…

coté ville
et coté colline

Premier arrêt sur cette maladie étrange qu’ont tous les genêts de Foresta, ils font des « balais de sorcière », la plante se met à fabriquer d’étranges feuilles.

Le genêt (Spartium junceum) et ses balais de sorcière

Les pins d’Alep plantés sur les talus, nous suivons les chemins parallèles et sillonnons sur le site.

Les pins d’Alep sur les talus

Le Chalef, Eleagnus ebbingei au premier plan, un arbuste planté mais qui ne colonise pas, au fond les pins d’Alep, Pinus halepensis, et les pins pignon ou parasol, Pinus pinea.

Chalef, pins d’Alep et pins parasol

De surprenants Ovni ont atterri parmi les pins !

Ovni

C’est parti pour l’identification des plantes, la Vipérine ou Echium vulgare avec ses fleurs violettes et roses nous attire naturellement. La boite à herbier de Safi inspire les botanistes, chacun remplit les fiches pour l’herbier de Foresta.

La boite à herboriser de Safi

Fiche d’herbier, flore pour déterminer le nom des plantes.

Herbier

La Vipérine en fleur

Vipérine ou Echium vulgare

Un champ de graminées et au fond les pins parasol, bien reconnaissables avec leur forme arrondie.

Graminées et pins pignon

Déterminer les graminées, c’est un peu difficile, il faudrait un spécialiste pour nous éclairer…

Graminées à identifier…

Un petit Févier d’Amérique, Gleditzia triacanthos inermis a poussé à partir de graines d’un arbre adulte planté dans la coulée verte. Un bel arbre d’ornement qui s’est adapté aux conditions de Foresta.

Févier d’Amérique

La jolie feuille du Févier dAmérique.

Plantations qui ont commencé à coloniser Foresta :

Arbre à perruques (Cotinus coggygria), Ailante (Ailanthus altissima), Viorne tin (Viburnum tinus), Savonnier (Koelreuteria paniculata), Pin d’Alep (Pinus halepensis), Chêne vert (Quercus ilex), Pistachier lentisque (Pistacia lentiscus), Frêne à feuilles étroites (Fraxinus angustifolia), Mûrier noir (Morus nigra), Févier d’Amérique (Gleditzia triacanthos inermis), Tamaris gallica, Erable negundo (Acer negundo), Troëne du Japon (Ligustrum japonicum), Laurier rose (Nerium oleander), Micocoulier (Celtis australis), Poirier (Pyrus communis)

Identification des arbres

Un petit arrêt sur les canapés du hameau pour continuer l’herbier.

Plantations qui n’ont pas colonisé mais sont toujours présentes :

Chalef (Eleagnus x ebbigei), pin parasol (Pinus pinea), Cédre de l’Atlas (Cedrus atlantica)

Arbres et arbustes sauvages présents :

Eglantier (Rosa canina), Ormeau (Ulmus minor), Peuplier noir (Populus nigra)

Fiche d’herbier pour un Ormeau.

Ormeau

Avec cette exploration de l’adaptation des plantes au site, il sera plus facile de choisir les bonnes espèces à planter à Foresta.

Comme d’habitude, nous mettrons ces données sur le site de botanique participative Tela Botanica.

A bientôt sur les chemins de Foresta !

Exploration botanique de Foresta – Récit #4 le Teucrium pseudochamaepitys

La star des plantes de Foresta : la Germandrée faux petit pin ou Teucrium pseudochamaepitys

LE BOTANISTE SOUHAITERAIT QU’ON NE TOUCHE À AUCUNE PLANTE…

Pour cette exploration botanique, nous nous sommes intéressés à un petit bout de colline entre le jardin du belvédère et le parc Brégante ou l’on croise le GR 2013. C’est une petite partie préservée du site de Foresta ou poussent des plantes caractéristiques, et aussi la Germandrée faux petit pin (Teucrium pseudochamaepitys) de la famille des Lamiacées, une petite plante protégée au niveau national car on ne la trouve qu’aux abords du bassin de Séon à Marseille. Il existe d’autres petits sites de Teucrium ps. dans le Var et l’Aude. 

Ça discute entre le botaniste Jean Daquino qui souhaiterait qu’on ne touche à aucune plante et Bénédikte la responsable des ânes de Foresta qui remarque que les mauves ne sont pas bonnes pour les ânes.

Pâturage et biodiversité sont-ils compatibles sur le terrain de Foresta ? Tout est possible quand on gère les actions, en délimitant certaines zones par exemple.

Départ comme d’habitude devant le jardin du belvédère à la Viste, ou l’on retrouve l’équipe de Yes We Camp et les enfants qui participent aux « goûters du mercredi » avec les ânes de Bénédikte. Joséphine enregistre l’exploration botanique pour Radio Foresta.

Départ au Bd d’Hanoï

Jean Daquino, de la Sté Linnéenne de Provence, nous présente différentes variétés d’Ophrys, ces fleurs qui imitent physiquement un insecte mais également produisent une odeur de phéromone pour l’insecte en question. Pendant qu’il se pose sur la fleur prenant celle-ci pour un partenaire, deux petits pollini se collent sur l’insecte qui les déposera plus loin, la nature fabrique de multiples associations dont on connaît encore mal tous les secrets.

Ophrys bourdon

Il vaut mieux utiliser une loupe pour voir les détails, on remarque les pollini qui se collent sur le stylo…

Observation des pollini

La boite à herbier fabriquée par Safi, le micro de Radio Foresta et les gants pour tous les bénévoles et les enfants afin de ramasser les déchets à l’entrée de Foresta au Bd d’Hanoï.

Anthericum liliago sur la boite à herboriser

On sait par les descriptions des botanistes du XIXème siècle que cette germandrée était très présente sur les collines de Marseille. Elle résiste au feu, se développant par un système de racines stolonées, et préfère les milieux ouverts. Par contre elle n’a pu résister au retournement des sols pour l’urbanisation, et a seulement persisté sur de petits sites épargnés par l’homme.

Ici, la construction du lotissement en haut a déjà causé la disparition d’une partie du site de la Germandrée, mais aujourd’hui elle est encore menacée par les jardiniers d’en bas qui sont mal informés de la protection en liste rouge et veulent « faire propre ».

Avec Joséphine de Yes We Camp, nous avons préparé un panneau d’information sur cette plante rare qui sera bientôt mis en place à l’entrée de Foresta du Bd d’Hanoï, en haut de l’escalier du Teucrium, construit par les jardiniers, et que nous aménagerons en sentier botanique l’an prochain.

Au fond, la cité Campagne Lévêque, le lycée nord et en bas du vallon les jardins kabyles installés là depuis longtemps en contrebas des nouvelles résidences. Au premier plan les affleurements calcaires (tuf) des hauteurs du bassin de Séon ou pousse la Germandrée faux petit pin. On la trouve aussi aux alentours du lycée nord dans le parc de Séon, à Mourepiane au Régali et sur les hauteurs de l’Estaque à Septèmes les vallons.

Finalement l’escalier des jardiniers qui traverse ce site protégé devient pour nous un sentier botanique pour l’observation du Teucrium pseudochamaepitys. L’idée étant de le transformer dans l’avenir en véritable sentier botanique avec des informations sur ce biotope.

On y trouve des plantes méditerranéennes de colline : Buplèvre arbustif seulement présent ici, pistachier lentisque et pistachier térébinthe, euphorbes (graminifolia, helioscopia, dentata), chêne kermès, viorne tin, genêt spartium, brachypodium retusum etc, associés à la Germandrée faux petit pin, qui est partout sur ce petit site.

Observation des détails de la plante, feuilles, fleur, poils ou non, tige carrée ou ronde qui permettent de l’identifier mais surtout d’avoir une meilleure connaissance de la flore en milieu urbain. Le Teucrium pseudochamaepitys est en fleurs, la colline est remplie de petites fleurs blanches.

Le Buplèvre arbustif ou Bupleurum fruticosum, une plante indigène qu’on ne voit plus beaucoup. Un petit coin peut s’avérer très riche en biodiversité.

Buplèvre arbustif

La Coronille à feuilles de jonc ou Coronilla juncea, pas très commune non plus mais bien présente ici avec l’Euphorbe dentée ou Euphorbia dentata, dont la feuille est dentée.

Coronille à feuilles de jonc
Euphorbe à feuille dentée

L’Euphorbe à fines feuilles ou Euphorbia graminifolia en compagnie du Chêne kermès ou Quercus coccifera en fleur.

Euphorbe à feuille fine
Chêne kermès

L’alysson maritime ou Lobularia maritima, avec son odeur de miel, et le Pistachier lentisque ou Pistacia lentiscus

Alysson ou Lobularia maritima
Pistachier lentisque

La Germandrée faux petit pin ou Teucrium pseudochamaepitys réapparaît chaque année à partir de ses racines stolonnées, puis développe sa hampe florale en avril-mai. La tige est carrée et poilue, les feuilles sont triséquées, la couleur de la plante est glauque.

Fleurs de Germandrée faux petit pin

La fleur typique des Lamiacées est blanche, lavée de purpurin de façon plus ou moins marquée.

La Germandrée le long de l’escalier des jardiniers
La Germandrée dans son biotope

La Scabieuse et le Buplèvre arbustif avec ses fleurs jaunes en ombelle.

La scabieuse
Le buplèvre arbustif

L’Aphyllante de Montpellier ou Aphyllanthes monspeliensis

La Mauve ou Malva sylvestris le long du GR 2013

La mauve au premier plan

Les explications de Jean sont toujours passionnantes et avec une note d’humour…

Herboriser…

Lavatera cretica une Malvacée qui ressemble à la Mauve mais ses feuilles sont plus pointues et ses fleurs plus petites et plus claires

Lavatera cretica

La Vipérine ou Echium vulgare

Vipérine

Puis nous sommes attirés par la verdure et suivons le GR 2013 qui nous conduit directement dans le parc Bregante par une entrée cachée…

Le Sureau noir ou Sambucus nigra

Fleur de sureau noir

La Ronce qui produit les mûres

Au milieu des ronces

La vue du verger sauvage sur le GR 2013 avant l’entrée du Parc Bregante

Vue sur mer du verger de Foresta

Arrivée au Parc Bregante ou l’on admire le chêne vert qui enlace amoureusement le grand pin, Bregante c’est le parc des amoureux !

Parc Brégante par l’entrée du GR 2013

La Myrte ou Myrtus communis est un bel arbuste qui peut vivre 300 ans. Elle couvrait les collines de la Nerthe, qui signifie Myrte en provençal, mais a disparu du Rove. Heureusement elle est plantée dans les parcs et jardins pour son esthétique et son odeur.

La myrte

Le Pitto ou Pittosporum tobira, très bien installé en Provence

Le pitto

La Glycine géante qui dévale les terrasses du parc.

Glycine

Photinia serratifolia, un arbre rare en France

Photinia serratifolia

le cheveu de Vénus, une plante pariétale

Cheveu de Vénus

la Ruine de Rome, une autre pariétale

Ruine de Rome

La vue sur Consolat et la mer depuis le parc Bregante

Vue sur le Frioul

A bientôt sur les sentiers de Foresta…

 

 

 

     

 

 

  

 

  

 

 

 

 

 

   

 

 

   

  

 

  

  

 

 

 
 

 

 
 

 

 
 

  

 

 

 
 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exploration botanique de Foresta – Récit #3, les plantes utiles

Les plantes utiles de Foresta : tinctoriales et comestibles

Pour cette exploration botanique du 30 mars 2019 plutôt thématique, nous nous sommes intéressés aux plantes utiles présentes sur le site de Foresta : les plantes tinctoriales pour la teinture et la peinture délaissées depuis l’ère industrielle, et la cueillette de plantes sauvages comestibles, qui ont toute leur place dans un développement écologique, et de ce fait bénéficient d’un regain d’intérêt.

Tellement d’intérêt ce jour là que personne n’a pensé à prendre des photos, je suis donc revenue après pour photographier les plantes, une balade invisible…

  1. Les plantes tinctoriales

L’homme peint son corps et son habitat depuis le paléolithique, mais la teinture végétale des fibres comme le lin ou la laine pour le tissage se développe au néolithique avec les débuts de l’agriculture (-6000 en Europe).

A Foresta, avec un sol calcaire, argileux, et fait de beaucoup de remblais, on trouve quelques tinctoriales qui se sont adaptées au climat méditerranéen local, sec et venteux.

Vue du bassin haut de Foresta

L’arbre à perruques, Cotinus coggygria, le sumac fustet – couleurjaune

Important dans l’industrie textile depuis le XVIe siècle, il est exploité en Provence, en Espagne, au Portugal et même cultivé en Italie du sud.

Bien que sa teinture soit de faible stabilité à la lumière, il est économique à l’utilisation, et se prête à une utilisation avec d’autres principes tinctoriaux onéreux comme la cochenille et le carthame. Malgré la concurrence des bois exotiques dès le 16e, l’activité se maintient jusqu’au milieu du 19e siècle.

On cueille les feuilles et les jeunes pousses en juin juillet mais toutes les parties aériennes de la plante peuvent s’utiliser. On coupe les branches, puis on les sèche au soleil, et on bat, puis on passe à la meule les feuilles et les sommités détachées des branches.

L’Argeras, Ulex parviflorus, Ajonc épineux – couleur jaune

Il peut remplacer le genêt des teinturiers (Genista tinctoria) ou la Gaude (Reseda luteola). On récolte les branches fleuries fraîches qu’on fait bouillir.

Le Nerprun, Rhamnus alaternus – couleur jaune

Comme deux autres nerpruns, on utilise les baies pour la teinture depuis le IIe siècle, en récoltant les baies avant maturité en début d’été puis en les faisant sécher. On les appelait aussi « graines d’Avignon », recherchées par les teinturiers de « petit teint ». On l’employait aussi pour fabriquer une couleur jaune à peindre sous le nom de stil-de-grainen la mélangeant à de l’argile et de l’alun (bi-sulfate de potassium et aluminium) utilisée par les peintres flamands du XV-XVIe siècle.

Nerprun alaterne, Rhamnus alaternus
Baies de Nerprun

Le chrysanthème jaune, Chrysanthemum coronarium – couleur jaune

Plante de petit teint, on obtient le colorant jaune à partir de la décoction des fleurs, et il s’applique sur la laine, le coton et la soie préalablement mordancés à l’alun.

Le Grenadier, Punica granatum – couleur jaune orangé

La grenade peut en effet contenir 400 graines par fruit, ce qui en fait le symbole de la fécondité dans de nombreuses cultures. Originaire du pourtour de la mer caspienne, il est domestiqué dès le néolithique et importé en Asie orientale et dans le bassin méditerranéen. Les Romains le ramènent de Carthage et les Arabes en ont planté de grandes quantités en Espagne à partir du VIIIe siècle.

On utilise en teinture l’écorce des fruits et parfois l’écorce du tronc. La grenade donne une teinte solide safran, résistante au soleil et aux lavages. Utilisée en simple décoction sans mordant au Maghreb pour teindre la laine, tandis qu’avec un mordançage au fer, elle donne des tons gris ou noirs. Passée sur un pied d’indigo, elle donne un vert bouteille ou émeraude.

Galium aparine, gratteron – couleur rose

Cette plante qui ressemble à la garance voyageuse, Rubia peregrina ou la vraie garance, Rubia tinctoria peut aussi être utilisée en teinture, par les racines stolonées rouges. Les baies sont un bon succédané de café.

Le Chêne kermès, Quercus coccifera – couleur rose, rouge (cochenille)

Le kermès a pris le nom de la cochenille qui le parasite, Kermes vermilio, et donne un colorant rouge très recherché pour le textile et l’alimentaire depuis l’Antiquité. Au XVIIIe siècle, le vermillon français est concurrencé par la cochenille mexicaine, qui provient du figuier de Barbarie (Opuntia) et coûte bien moins cher. Aujourd’hui la cochenille est devenue rare en France, surtout à cause des incendies de forêts et des insecticides de l’agriculture. On récolte les femelles car ce sont les œufs qui sont remplis d’une liqueur rouge, que l’on trempe dans le vinaigre pendant 12h, et que l’on sèche au soleil. Il faut 60 à 80 individus pour obtenir un gramme de pigment.

Chêne kermès, Quercus coccifera

Le Sureau, Sambucus nigra – couleur mauve bleu

Le nom fait référence aux Sambuca, les flûtes fabriquées par les bergers grecs à base de tiges de sureau évidées. On retrouve chez les Celtes cette même allusion aux flûtes en sureau que les druides utilisaient pour converser avec les morts. L’usage très ancien du sureau est attesté par l’archéologie. Les baies sont macérées dans du vinaigre pendant deux jours et portées à ébullition une heure. On trempe le tissu en décoction. Il donne des tons du violine au bleu en passant par un gris souris. On peut aussi utiliser les baies du prunelier Prunus spinosa pour ces couleurs.

Le Pastel, Isatis tinctoria – couleur bleu

Des traces de son utilisation dès le néolithique ont été trouvées dans la grotte d’Adaouste dans les Bouches du Rhône. Mais son rôle en teinture se développe au XIIe siècle avec des pastels en provenance d’Espagne ou d’Orient, et devient la couleur des princes et de la Vierge en France et en Europe. Pendant la Renaissance le pays de cocagne enrichit la région. Cependant l’indigo importé d’Inde et d’Asie vient concurrencer le pastel…La récolte des feuilles s’étale de la St Jean jusqu’en octobre en 4 à 6 cueillettes puis un long travail de transformation est nécessaire pour obtenir le fameux bleu. Pour les bâtons de pastel, on mélange avec de la gomme et de la craie le colorant.

le Pastel, Isatis tinctoria

La Scabieuse, Scabiosa – couleur bleu pâle

Une décoction de cette plante donne, après oxydation à l’air du tissu de coton, une teinture bleu pâle assez solide.

L’Iris, Iris Germanica – couleur verte

La culture de l’iris comme matière première a été surtout pratiquée aux Pays-Bas (iris xiphium) pour le pigment vert tiré de ses pétales, et au Maroc pour le parfum des racines, dont on tire une huile essentielle le « beurre d’iris » (iris germanica). Il a été utilisé pour les enluminures et la peinture mais il est peu solide.

Le Sumac des corroyeurs, Rhus coriaria – couleur brun

le feuillage riche en tanins est récolté de fin juillet à fin septembre pour la tannage et la teinture des peaux, d’ou son nom commun.

Une plante comestible et tinctoriale : le coquelicot (Papaver rhoeas)

Coquelicot

2. Les plantes comestibles

Toute l’année ou presque, on peut ramasser des plantes comestibles à Foresta, certaines très présentes comme le fenouil, d’autres seulement comestibles durant un petit moment de saison comme l’asperge sauvage.

L’Ail sauvage, Allium napolitanum, à préserver

L’Arroche maritime, Atriplex halimus

Arroche maritime ou Pourpier marin

L’Asperge sauvage, Asparagus acutifolius

La Bette sauvage, Betta vulgaris maritima

Blette sauvage, Betta maritima

Le Calendula arvensis, souci sauvage

Le Chardon marie, Silybum marianum

Le Chénopode blanc, Chenopodium album

La Chicorée sauvage, Cichorium intybus

Le Coquelicot, Papaver rhoeas

Le Fenouil sauvage, Foeniculum vulgare

Fenouil

La Moutarde noire, Brassica nigra

Le Laîteron maraîcher, Sonchus oleraceus

La Mauve, Malva sylvestris

L’Oseille sauvage, Rumex acetosa ou Rumex pulcher (violon)

La Passerage, Cardaria draba, faux brocoli

La Pimprenelle, Sanguisorba minor

Le Pin pignon, Pinus pinea

Le Pissenlit, Taraxacum officinale et T. obovatum (luisant)

Le Plantain lancéolé, Plantago lanceolata

Plantain lancéolé

Le Plantain corne de cerf, Plantago coronopus

Le Poireau sauvage, Allium ampeloprasum

Le Pourpier, Portulaca oleracea

Le Prunier épineux, Prunus spinosa

La Ronce, Rubus fructicosus

Le Robinier, Robinia pseudacacia

La Roquette blanche, Diplotaxis erucoides

La Roquette jaune, Diplotaxis tenuifolia

Le Salsifi à feuille de poireau, Tragopogon porrifolius

Salsifi sauvage

Le Sureau noir, Sambucus nigra

Biblio :

Sauvages et comestibles, Marie Claude Paume, Edisud

Plantes à teinter, Chantal Delphin et Eric Gitton, Ed. Plume de carotte, collection Terra curiosa


Les ânes sont revenus à Foresta…sur le chemin d’une école de la nature

Hôtel du Nord partage avec vous le récit du groupe d’habitants qui s’impliquent au côté de Bénédikte et de ses 14 ânes sur les terrains de Foresta. Une histoire pour découvrir cette aventure en construction mais aussi pour inviter à la rejoindre, elle est collective et ouverte à tous !

Pour entretenir les herbes folles des 16 ha du territoire de Foresta, les 14 ânes de Bénédikte de l’association Mont’ânes sont de nouveau marseillais…, pour prendre soin des lieux et aussi pour le plus grand plaisir des enfants et habitants des quartiers Nord.

Des ânes à Foresta pourquoi ?

  • Pour la tonte écologique du lieu
  • Dans le cadre de la mise en place progressive de l’école de la nature avec pour commencer (les mercredis des petits bergers de 14h à 17h30, gratuit sur inscription Nathalie 06 99 01 23 10)

Car les ânes sont aussi un support magique aux échanges entre les êtres humains !

Vue sur mer avec ânes

Ils sont arrivés le 24 mars à l’occasion de la fête de printemps de Foresta, à pattes du parc de Pichauris (Allauch) par le massif de l’Etoile, puis en camion de Château Gombert pour être à l’heure à la fête !

Dès qu’ils sont sur place les enfants du quartier le sentent et sont aimantés par ces doux animaux au long poil. Des relations se nouent avec les personnes qui en prennent soin : Bénédikte, Jonathan, Agnès, Nathalie, Vincent (responsable des jardins partagés du Belvédère voisins).

Le 10 avril les enfants de l’ITEP de St Louis et ceux du quartier se lancent courageusement dans un grand nettoyage du futur parc des ânes (au Bd d’Hanoï), afin qu’ils ne se blessent pas. 

Bergers sur mer

Bénédikte leur parle des ânes et de leur mission sur Foresta.

Puis on passe à l’action !

Nettoyage des déchets pour les ânes devant le jardin du belvédère

On trouve beaucoup beaucoup de déchets : du verre, des restes de goûters et de fêtes, des plastiques, des emballages, et certains objets très dangereux pour les pieds des ânes.

Petite archéologie des déchets
de nombreux déchets…
mais une volonté de fer

Et voilà ! Le lieu est propre. Les enfants ont compris que jeter des déchets n’importe où n’était pas sans conséquence !

Espérons que cette sensibilisation acquise auprès de ce jeune public trouvera son écho auprès d’autres visiteurs…

On a fini pour aujourd’hui
Bénédikte et les petits bergers

La boucle est bouclée !

On soigne, on brosse, on apprend le langage des animaux

Bénédikte explique comment brosser les ânes pour les débarrasser de leur manteau d’hiver.

Beaucoup d’attention et d’échanges

Agnès nous explique la morphologie des sabots des ânes, et comment les entretenir.

Tout le monde est ravi ! Enfants et adultes ! On a bien travaillé, on s’est bien amusé, on a beaucoup appris !

L’association Yes We Camp nous permet de nous réunir et d’échanger joyeusement sur cette belle journée, autour d’un bon goûter !

Dès le lendemain le 11 avril, nous recevons des habitants de St Louis via le centre social, ainsi que deux nouvelles recrues aux longues oreilles, Bichette et Pomponette qui retrouvent leurs potes.

Beaucoup de mamans et grands-mères ont accompagné les enfants. Elles semblent aussi heureuses et intéressées qu’eux !

Puis le moment tant attendu par les petits bergers arrive ! Nous partons faire une balade. A tour de rôle bien encadré par les personnes de l’équipe et les mamans, les enfants (de moins de 40 kg) chevauchent fougueusement les ânes !

On voyage…
Promenade bien méritée

D’ores et déjà nos voisins du quartier témoignent de leur intérêt par rapport à la présence des ânes à côté de chez eux. Nous souhaitons que le bien être de nos amis aux longues oreilles repose aussi sur l’attention bienveillante des voisins et visiteurs.

les goûters du mercredi
Pour parler avec les ânes

Ce projet est en cours de construction.

Toute participation, idée, suggestion sont les bienvenues. Nous tenons beaucoup à ce que nos actions répondent au désir des habitants. Les activités peuvent également s’exporter de Foresta (animation en centre social, école, quartier, marché, hôpital…). 

N’hésitez pas à contacter Bénédikte : 06 83 52 92 97 , Nathalie : 06 99 01 23 10 ou Agnès : 06 08 36 70 93.

Donkeys have returned to ForestA… on the way to a school of nature

Hotel du Nord shares with you the account of the Group of inhabitants who are involved in the side of Benedikte and its 14 donkeys on the grounds of ForestA. A story to discover this adventure in construction but also to invite to join it, it is collective and open to all!

To maintain the crazy herbs of the 16 hectares of the territory of ForestA, the 14 donkeys of Benedikte of the Association Mont'asses are again marseillais…, to take care of the places and also for the enjoyment of the children and inhabitants of the Northern neighborhoods.

Donkeys to ForestA why?

  • For the ecological mowing of the place
  • As part of the gradual setting up of the school of nature with to begin (Wednesdays of the little shepherds from 2pm to 5.30 pm, free on inscription Nathalie 06 99 01 23 10)

Because donkeys are also a magical medium to the exchanges between human beings!

Sea view with donkeys

They arrived on the 24th of March on the occasion of the Spring Festival of ForestA, on the legs of the Park of Pichauris (Allauch) by the massif of the Etoile, then by truck of Château Gombert to be on time at the party!

As soon as they are on the spot the children of the neighborhood feel it and are magneted by these gentle animals in the long hair. Relationships are forged with those who take care of them: Benedikte, Jonathan, Agnès, Nathalie, Vincent (responsible for the shared gardens of the neighbouring Belvedere).

On 10 April, the children of the ITEP of St Louis and those of the district courageously embark on a great cleansing of the future donkey Park (at the BD of Hanoi), so that they do not get hurt. 

Shepherds on the sea

Benedikte tells them about the donkeys and their mission on ForestA.

Then we go to action!

Garbage disposal for donkeys in front of the gazebo garden

A lot of waste is found: glass, leftover snacks and parties, plastics, packaging, and some very dangerous items for donkey's feet.

Small archaeology of waste
many wastes…
but an iron will

There you go! The place is clean. The children understood that throwing rubbish anywhere was not without consequence!

Hopefully this awareness gained from this young audience will find its echo with other visitors…

We're done for today.
Benedikte and the little shepherds

The buckle's locked!

We heal, we brush, we learn the language of animals

Benedikte explains how to brush donkeys to rid them of their winter coat.

A lot of attention and exchanges

Agnes explains the morphology of the donkey's hooves, and how to maintain them.

Everybody's thrilled! Children and adults! We worked well, we had fun, we learned a lot!

The Association Yes we camp allows us to gather and Exchange joyfully on this beautiful day, around a good tasting!

The next day, April 11th, we receive residents of St. Louis via the social Center, as well as two new recruits with long ears, Bichette and pomponette who meet their mates.

Many moms and grandmothers accompanied the children. They seem as happy and interested as they are!

Then the long awaited moment by the little shepherds arrives! We're going for a walk. In turn well supervised by the people of the team and the Moms, the children (less than 40 kg) straddle the donkeys!

We travel…
Well deserved walk

Already our neighbors of the neighborhood testify of their interest in relation to the presence of donkeys next to their home. We hope that the well-being of our friends with long ears is also based on the benevolent attention of neighbours and visitors.

Wednesday snacks
To talk with donkeys

This project is under construction.

Any participation, idea, suggestion are welcome. We are very keen that our actions respond to the desire of the inhabitants. Activities can also be exported from forestA (animation in social Center, school, neighborhood, market, hospital…). 

Feel free to contact Benedikte: 06 83 52 92 97, Nathalie: 06 99 01 23 10 or Agnès: 06 08 36 70 93.

Exploration botanique Foresta – Récit #2 les euphorbes

Depuis le Bd d’Hanoï, lieu de rendez-vous de chaque exploration botanique, nous descendons par l’escalier du sentier du Teucrium pseudochamaepitys, et remarquons une floraison très précoce de la fameuse plante protégée nationalement, à coté d’une euphorbe « réveil matin » (euphorbia helioscopia). Ce sera le thème d’une prochaine exploration car ce jour là, nous nous sommes plus particulièrement intéressés aux euphorbes.

Pour la seconde exploration botanique de l’année le 2 mars, il faisait très beau, nous sommes allés herboriser dans un endroit ou personne ne va, difficilement accessible, en contrebas des grandes lettres et au dessus de la tuilerie Monnier.

le talus à explorer

La descente des talus, entre les euphorbes. C’est parti pour l’identification des plantes ici présentes…pas facile !

Les euphorbes (EuphorbiaL.), nom féminin, possèdent des inflorescences particulières nommées cyathes, particularité qu’elles partagent seulement avec quelques genres voisins. Ce sont des plantes toxiques, qui possèdent un latex blanc parfois très irritant.

Chez les espèces des régions tempérées, l’aspect des plantes fleurissant se modifie beaucoup au fil des jours : les feuilles ont tendance à disparaître à mesure que l’ombelle se développe, la tige rougit, tandis que le fruit, capsule globuleuse à trois loges, émerge très rapidement de l’inflorescence.

Le mot euphorbia proviendrait d’euphorbium, le nom donné par le roi Juba de Maurétanie, en l’honneur de son médecin grec Euphorbus, à la drogue médicinale faite à partir du latex de l’espèce aujourd’hui nommée Euphorbia resinifera.

Euphorbe en fleurs
la boite à herboriser de Safi
la fiche de détermination par plante

Vérifier les détails

la flore (livre)

On reconnaît en général les euphorbes à leurs inflorescences vert jaunâtre, ou cyathes, disposées en ombelles, ne possédant ni sépales ni pétales. Chaque inflorescence contient une fleur femelle à trois styles entourée de fleurs mâles, le tout dans une coupe formée par deux bractées portant quatre ou cinq glandes souvent cornues. Le fruit, pédicellé, est une capsule généralement très arrondie, lisse ou granuleuse.

observer les détails pour identifier l’espèce précise

Nous avons cherché dans les flores (livres) pour déterminer le nom exact de l’euphorbe la plus présente en cet endroit. Elle s’appelle Euphorbia graminifolia, une euphorbe à feuilles fines, avec une tige rouge à la floraison et presque plus de feuilles. La plus commune dans les jardins est aussi là, Euphorbia helioscopia ou euphorbe réveil-matin.

observation rigoureuse

L’euphorbe fait partie de la même famille que l’Hévéa avec lequel on produit le latex à caoutchouc, qui pousse principalement en Amazonie.

En 1935 dans le Minnesota, Carl Pfaender un ouvrier agricole s’enthousiasme pour le potentiel laticifère de l’euphorbe esula, qui produit un caoutchouc d’aussi bonne qualité que ceux importés. L’euphorbe est, à cette époque, considérée au Etats-Unis comme une plante toxique et invasive à éradiquer. Carl Pfaender se lance tout de même dans la fabrication du caoutchouc. En 1941, sous la pression de ses voisins il est obligé de verser lui-même des pesticides sur plusieurs hectares de plantes dont il s’est occupé au titre de culture de latex d’avenir. C’est la fin de son aventure du caoutchouc d’euphorbe.

En 1942, pour contribuer à l’effort de guerre, des botanistes explorent la possibilité de produire du caoutchouc sur le sol américain. Ross A Gorter, chef de la division de biochimie à l’université du Minnesota, suggère que la mauvaise herbe devienne une culture permanente dans les terres marginales et en régénération du nord du Minnesota et du Dakota du Nord. Les scientifiques prédisent un rendement de 170 à 220 kilos de caoutchouc à l’hectare, ce qui est considéré comme un bon rendement. 

Trois jours plus tard, Le Minneapolis Morning Tribune mélange les données et annonce un chiffre de 150 à 198 « tonnes », à la place de kilo à l’hectare. Des Centaines de fermiers proposent leurs terres pour travailler et transformer l’euphorbe. Lorsque l’on découvre la modeste réalité du rendement, toute cette affaire s’avère aussitôt d’un embarras insurmontable et signe la fin de la ruée vers l’euphorbe à caoutchouc.

Extrait de Guayule et autres plantes à Caoutchouc de la saga d’hier à l’industrie de demain, de Mark R. Finlay

une grande graminée, Pipterium milliaceum

Il y avait aussi la Mauve, qu’on ne présente plus, le poireau des vignes…

Plantes identifiées sur la parcelle :

Allium ampeloprasum le poireau sauvage, Euphorbia graminifolia (tenuifolia), Euphorbia helioscopia euphorbe réveil-matin, Malva sylvestris la mauve, Mercurialis annua la mercuriale, Betta maritima la blette sauvage, Pipterium milliaceum une grande graminée, Phragmites australis le roseau commun, Verbascum sinuatum la molène à feuilles sinueuses, Scabiosa la scabieuse, Diplotaxis erucoides la roquette blanche, Sonchus oleraceus le laiteron maraîcher

Les explorations botaniques sont des balades qui invitent à faire ensemble l’inventaire de la flore de Foresta, et rendre ces données accessibles à tous sur le site Tela Botanica. Pour participer à d’autres explorations botaniques c’est par ici

la mauve
le poireau sauvage

Photos Shéryl Debourg (Yes we camp) et Isabelle Dor

ForestA botanical exploration-story #2 the euphorbias

From the BD of Hanoi, the rendezvous point of each botanical exploration, we descend through the staircase of the trail of the Teucrium pseudochamaepitys, and notice a very early flowering of the famous plant protected nationally, next to a Euphorbia ” morning alarm clock “(Euphorbia helioscopia). This will be the theme of a future exploration because on that day, we were more particularly interested in euphorbic.

For the second botanical exploration of the year on 2 March, it was very beautiful, we went to herborize in a place where nobody goes, hardly accessible, below the big letters and above the Timonnerie.

the slope to explore

The descent of the slopes, between the euphorbs. It’s gone for the identification of plants here present… not easy!

The euphorbic (EuphorbiaL.), feminine name, possess special inflorescences named cyathes, peculiarity that they share only with some neighboring genera. These are poisonous plants, which possess a white LaTeX sometimes very irritating.

In temperate species, the appearance of flowering plants varies greatly over the course of days: leaves tend to disappear as the umbelle develops, the stem blushes, while the fruit, a three-celled gloomous capsule, emerges very quickly from the inflorescence.

The word Euphorbia would come from euphorbium, the name given by King Juba of Mauretania, in honor of his Greek doctor Euphorbus, to the medicinal drug made from the LaTeX of the species today named Euphorbia resinifera.

Euphorbia in bloom
Safi’s botanize box
the determination sheet per plant

Check the details

Flora (book)

The euphorbs are generally recognized with their yellowish-green inflorescences, or cyathes, arranged in ombelles, having neither sepals nor petals. Each inflorescence contains a three-style female flower surrounded by male flowers, all in a cut formed by two bracts bearing four or five often-corbare glands. The fruit, pedicellated, is a capsule usually very rounded, smooth or grainy.

observe the details to identify the specific species

We searched the floras (books) to determine the exact name of the most present Euphorbia in this place. It is called Euphorbia graminifolia, a fine-leaved Spurge, with a red stem at flowering and almost more leaves. The most common in the gardens is also there, Euphorbia helioscopia or euphoria awakening-morning.

rigorous observation

The Euphorbia is part of the same family as the rubberized rubber latex, which grows mainly in the Amazon.

In 1935 in Minnesota, Carl Pfaender a farm worker is enthusiastic about the laticiferous potential of spurge esula, which produces a rubber of as good quality as those imported. Euphorbia is, at that time, considered in the United States as a poisonous and invasive plant to eradicate. Carl Pfaender is still in the manufacture of rubber. In 1941, under pressure from his neighbours, he was obliged to pay pesticides himself on several hectares of plants which he took care of as a future LaTeX crop. This is the end of his Euphorbia rubber adventure.

In 1942, in order to contribute to the war effort, botanists explored the possibility of producing rubber on American soil. Ross A Gorter, head of the biochemistry Division at the University of Minnesota, suggests that weed becomes a permanent crop in marginal and regeneration lands in Northern Minnesota and North Dakota. Scientists predict a yield of 170 to 220 kilos of rubber per hectare, which is considered a good yield. 

Three days later, the Minneapolis morning Tribune mixes the data and announces a figure of 150 to 198 “tons”, instead of kilo per hectare. Hundreds of farmers are offering their land to work and transform the Euphorbia. When we discover the modest reality of performance, this whole affair is immediately an insurmountable embarrassment and signs the end of the rush to the rubber Euphorbia.

Extract of guayule and other rubber plants from yesterday’s saga to the industry of tomorrow, by Mark R. Finlay

a large graminean, Pipterium milliaceum

There was also the mauve, which is no longer present, the leek of the vines…

Plants identified on the parcel:

Allium ampeloprasum the wild leeks, Euphorbia graminifolia (tenuifolia), Euphorbia helioscopia euphoria alarm clock, malva sylvestris la mauve, mercurialis Annua la mercuriale, betta maritima la chard Sauvage, pipterium milliaceum a great grass, Phragmites australis common Reed, verbasmula sinuatum sinuous-leaved mullein, Scabiosa la scabieuse, Diplotaxis erucoides white rocket, sonchus oleraceus Le perennial sow thistle market

The botanical explorations are walks that invite to make together the inventory of the flora of ForestA, and make this data accessible to all on the site TELA Botanica. To participate in other botanical explorations it is here

Purple
Wild leeks

Photos of Shéryl Debourg (Yes we camp) and Isabelle Dor

Exploration botanique Foresta – Récit # 1, la forêt de chênes

feuilles marcescentes du Chêne blanc

Débutées en 2016, les explorations botaniques sont des balades qui invitent à faire ensemble l’inventaire de la flore de Foresta, vaste espace autour des grandes lettres de Marseille. Les explorations botaniques sont une proposition du collectif Safi et d’Espigaou dans le cadre de Foresta, un projet porté par Yes We Camp en collaboration avec Hotel du Nord.

La petite forêt qui a résisté au chamboulement de Foresta nous intéressait depuis longtemps…

A FORESTA, UNE ÉTONNANTE FORÊT

En grimpant un peu dans la colline, sous la maison rose, une forêt de chênes pubescents se cache parmi les pins d’Alep. ILs ont peut-être cinquante ans ou plus, ce sont des arbres relativement rares à Marseille, car le chêne pubescent se développe généralement sur des sols riches, profonds et frais, ce qui n’est pas vraiment le cas de cette ancienne carrière d’argile qu’est Foresta.

Alors comment ces arbres sont-ils arrivés là ? Que nous racontent-ils ? Quelle flore hébergent-ils ? La forêt est-elle en évolution, stable ou en régression ? Voilà l’objet de cette exploration du 9 février 2019, la première de l’année.

la forêt ancienne de Foresta

UNE RELIQUE DE L’ANCIEN DOMAINE DU CHÂTEAU

Foresta a été modelé par les activités qui l’ont traversé : forêt domaniale, carrière d’argile des tuileries, zone de remblais de Grand Littoral…Malgré toutes ces transformations, la forêt de chênes est visible sur toutes les images d’archives de Géoportail depuis les années ciqnante. Une persistance peut-être due à sa situation.

Peu accessible et difficile à voir depuis le chemin, elle est située à l’aplomb d’un énorme bloc rocheux et s’étend le long d’une pente raide. Elle recueille ainsi les eaux de pluie et bénéficie peut-être des eaux souterraines de Foresta. C’est certainement ce qui a favorisé l’installation de ces chênes qui, bien que méditerranéens, aiment la fraîcheur.

UN ARBRE ADAPTÉ AU CHAUD ET AU FROID

Quercus pubescens signifie chêne à poils courts et mous, en référence à la face interne des feuilles et des jeunes rameaux. Ces poils piègent la rosée et maintiennent un environnement humide. Son aire de répartition est assez étendue. En se déplaçant au nord, il peut être soumis à des températures négatives qui feraient geler l’eau de ses cellules, aussi ce chêne a également une stratégie pour s’adapter au froid : à l’automne, ses feuilles sèchent sur l’arbre, et ne tomberont au sol qu’à la repousse des suivantes, on dit qu’elles sont marcescentes.

Perdre ses feuilles n’est pourtant pas une stratégie fréquente en Méditerranée. Pensez au Pin, à l’Olivier, au Chêne vert, ses voisins ici, qui gardent leurs feuilles tout l’hiver. Les températures hivernales étant peu intenses, ils ne gèlent pas. Pour ces arbres, il est donc préférable de garder leurs feuilles protégées de poils ou d’une couche de cire, plutôt que d’engager une dépense énergétique au printemps pour en fabriquer de nouvelles.

Filaire à feuilles étroites

UNE FORÊT ACCUEILLANTE ET SOCIALE

Le tapis de feuilles à nos pieds abrite de nombreux insectes et des mycéliums de champignons. Ils participent à transformer cette litière en humus riche et fertile. Une poignée de terre prélevée sur le chemin est sans appel sur le travail effectué par ces organismes. prélevée dans les pentes, la terre est ocre rouge quand celle au pied des chênes est d’un brun foncé.

Les glands, fruits du chêne pubescents, attirent et nourrissent de nombreux animaux dont les Geais des chênes, qui par leur comportement de thésaurisation contribuent très activement à la dissémination des glands.

Dans notre forêt, les chênes pubescents sont associés aux chênes verts. Lorsqu’ils sont réunis, ces deux arbres indiquent l’étage climatique méso-méditerranéen (ni trop chaud, ni trop froid) qui accueille, grâce à la disparition des feuilles du chêne pubescent qui laisse pénétrer la lumière dans le sous bois, un cortège de plantes associées caractéristiques.

Lorsque des végétaux génèrent les conditions d’accueil favorables aux autres végétaux (disponibilité de la lumière, structure du sol…), on parle de sociabilité végétale.

Viorne tin ou Laurier tin – Viburnum tinus

DES PLANTES DE SOUS-BOIS MEDITERRANÉEN

Viorne-tin Viburnum tinus, Nerprun alaterne Rhamnus alaternus, Filaire à feuilles étroites Phillyrea angustifolia, Salspareille d’Europe Smilax aspera et Pin d’Alep Pinus halepensis… Des plantes que nous avons retrouvé lors de l’inventaire de la forêt (voir carte site) auquel se sont jointes des plantes plus thermophiles, qui aiment la chaleur.

Nous avons observé au cœur de la forêt, des jeunes chênes mélangés a des arbres plus anciens, leur nombre du centre vers la périphérie.  Lorsque le chêne se desserre, le Pin d’Alep apparaît. 

Ces deux arbres cohabitent facilement, car leurs stratégies démographiques sont très différentes et se complètes : le chêne a une croissance lente, il fleurit vers 20 ans et à une vie de 500 ans et plus. Le Pin, a une croissance rapide et vit environ 100 ans.  A proximité de la Forêt, une zone incendiée laisse apparaitre carcasse de voiture et squelettes d’arbres calcinés. Une question se pose alors à nous, le pin halep, très inflammable, peut-il mettre la forêt en danger ?

écailles de Ceterach officinal

UNE FOUGÈRE A ÉCAILLES

Des Iris naturalisés, de l’Immortelle d’Italie …peuplent le rocher. Et même une très belle fougère, le Cétérach officinal (Asplenium ceterach), dont la face inférieure est couverte d’écailles argentées qui participent à une adaptation poussée à la sècheresse. Par temps sec ses feuilles s’enroulent pour ne présenter que les écailles qui font barrière à l’évapotranspiration.

grotte de Foresta, en haut de la forêt

On a aussi découvert une petite grotte tout en haut du site, une belle surprise pour les petits explorateurs botanistes…

Les explorations botaniques de Foresta continuent : https://www.hoteldunord.coop/balades-prog/ et http://parcforesta.org