Arsenale aperto alla Città

Du 25 au 27 avril, durant 3 jours à l’occasion de la fête de San Marco, l’Arsenal de Venise sera ouvert à la ville à l’initiative de la Ville de Venise et de la communauté patrimoniale Forum Arsenal (40 associations), tous deux présents au Forum de Marseille en septembre 2013, avec la collaboration de la Fondation Biennale, de la marine Militaire, du consortium Venezia Nuova et de Thétis.

L’Arsenal de Venise avec ses 48 hectares est le plus grand monument protégé de la ville. Depuis février 2013, la ville de Venise est redevenue propriétaire d’une grande partie de l’Arsenal et via la mise en place d’un « Bureau Arsenal », elle s’est donnée comme objectif d’ici la fin de l’année d’engager un processus coopératif associant l’ensemble des partenaires impliqués dans le futur de l’Arsenal pour le soustraire aux usages purement touristiques et en faire un véritable « bout de ville » et définir une stratégie de reconversion partagée.

Durant ces trois jours d’ouverture, les vénitiens et visiteurs pourront se rapproprier ce lieu riche d’histoires à travers des parcours libres, des visites guidées des différentes zones qui le composent – chantiers navals, biennal, laboratoires, marine militaire, etc -, admirer des bateaux traditionnels dont le Belem et participer à des laboratoires, des expositions, des conférences, des leçons de vogue, des régates, des dégustations, des activités pour les enfants et des événements sportifs, musicaux ou simplement s’y détendre.

La Convention de Faro signée en février 2013 par l’Etat italien représente pour la ville comme pour le Forum Arsenal un cadre de référence commun. La ville de Venise est à l’avant-garde en Europe et en Italie sur la promotion et l’application de la Convention. Elle a accueilli en mars 2013 un colloque de promotion de la signature de la Convention de Faro par l’Italie, elle a été présente au « Forum de Marseille » en septembre 2013 comme membre du panel international au coté du Forum Arsenal et de Faro Venezia et la société civile vénitienne est l’une des plus actives d’Europe sur la promotion de la Convention de Faro, en lien depuis 2008 avec les communautés patrimoniales marseillaises.

Plzeň 2015 invite Hôtel du Nord

Plzeň (Pilsen en français), 4eme ville de la République Tchèque, sera capitale européenne de la culture en 2015. Plzeň est une ville où l’industrie est encore bien présente avec d’importantes brasseries et l’industrie Skoda qui y est née (Auto, Tramway, etc).

Hôtel du Nord a été invité à venir présenter son expérience et les résultats du Forum de Marseille à l’équipe Plzeň 2015 et à des partenaires comme l’association Tandem qui propose des balades urbaines bilingues (tchèque/allemand) et l’artiste porteur d’une future application mobile « Hidden City » (ville invisible) qui proposera d’aller à la rencontre des lieux et habitants « invisibles » de la ville.

La rencontre a été organisée par Christian Potiron, en charge de la participation et co directeur des programmes pour Plzeň 2015 et qui a participé en 2010 au premier séjour pilote d’Hôtel du Nord.

En perspective se profile avec la ville de Plzeň la promotion de la Convention de Faro comme cadre commun, avec Hidden City l’échange de savoirs sur comment Hôtel du Nord régule lesrapports entre bien commun et usages individuels (statut coopératif, marque commune, creatives commons, etc) et avec Tandem le transfert de l’école des hôtes pour accompagner les habitants à devenir hôtes (balades urbaines, chambres d’hôtes, édition, productions locales). Réciproquement, Hôtel du Nord suivra avec attention le développement d’Hidden City.

Conseil de l’Europe : documents et vidéos du Forum de Marseille.

Le Conseil de l’Europe a mis en ligne sur son site internet les documents de travail, conclusions et les vidéos du Forum de Marseille sur la valeur sociale du patrimoine pour la société des 12 et 13 septembre 2013.

Plusieurs vidéos ont été réalisées durant le Forum par Tabasco Video :

Prosper Wanner : Quelques éléments de bilan d’Hôtel du Nord en 2013

Lieux d’hospitalité chez l’habitant

Le bilan de l’année 2013 est aussi celui d’Hôtel du Nord, l’occasion de partager quelques données, de rappeler succinctement le processus et d’actualiser le projet coopératif.

Hôtel du Nord est la première coopérative d’habitants en Europe à appliquer les principes européens énoncés par la convention-cadre européenne sur la valeur du patrimoine culturel pour la société, dite Convention de Faro. Cette convention reconnaît que toute personne a le droit de s’impliquer dans le patrimoine culturel de son choix comme un aspect du droit de prendre librement part à la vie culturelle, droit consacré par la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies (1948). Elle fait du patrimoine culturel et naturel une ressource pour un meilleur cadre et qualité de vie et pour les générations futures.

A Marseille, des élus, associations, citoyens, artistes et entrepreneurs n’ont pas attendu la Convention de Faro pour se saisir des recommandations européennes qui la précédent. Depuis 1995, ils les appliquent dans les quartiers nord de la ville. Réunis en « communautés patrimoniales », ils mènent des recherches sur leurs histoires et leur environnement patrimonial, appuyés jusqu’en 2012 par un conservateur mis à disposition dans le cadre d’une mission européenne de patrimoine intégré. Les résultats de ces travaux donnent lieu de manière régulière à publications, classements, archivages, créations artistiques, balades patrimoniales, etc. Les Journées européennes du patrimoine sont devenues depuis 2005 le rendez vous annuel de ces communautés patrimoniales avec le public et accueillent plusieurs milliers de visiteurs chaque année.

Fort de cette mobilisation, 8 communautés patrimoniales réunis au sein de la commission patrimoniale 15/16 présidée par la Mairie de secteur ont imaginé Hôtel du Nord en offrant l’hospitalité à des vénitiens à l’occasion des journées européennes du patrimoine de 2009. En 2010 Marseille-Provence 2013 a co produit la phase pilote hébergée par la SCOP Place puis dès 2011 la phase de structuration  sous forme coopérative à laquelle se sont associées la Région, le Département et les Fondations de France et Macif. Hôtel du Nord a accompagné l’adhésion aux principes de Faro des mairies des 2me et 3me arrondissement et du 13me et 14me arrondissement de Marseille et de Vitrolles.

nuitee par anPour l’année 2013 Marseille-Provence Capitale Européenne de la Culture, la quarantaine de sociétaires de la coopérative s’est engagée sur l’ensemble des 4 mairies signataires de Faro,  etune cinquantaine d’hôtes – associations, habitants, collectifs, entreprises –, ont proposé leur hospitalité dans une quarantaine de chambres chez l’habitant et une centaine de balades patrimoniales pour découvrir Marseille par son nord, ils ont vendu des ouvrages et produits locaux, ont coopéré avec des institutions culturelles comme Marseille-Provence 2013, la Friche Belle de Mai et le Musée d’Art Contemporain MAC et la coopérative a coordonné le Forum de Marseille sur la valeur sociale du patrimoine pour la société auquel ont participé une trentaine de pays de l’euro méditerranée à l’invitation des communautés patrimoniales, des 4 mairies signataires de Faro, de la Commission Européenne, du Conseil de l’Europe et de Marseille-Provence 2013.

HdN bilan retombees 2013Les hôtes/habitants ont accueilli plus de deux milles cinq cents passagers en séjours et balades. Les retombées économiques localesont été de 10.000 euros par mois : vente de nuitées, de balades, d’ouvrages, etc. Une quarantaine d’articles et reportages ont été consacré à cette hospitalité.

Aujourd’hui Hôtel du Nord s’affirme comme une coopérative d’habitants qui proposent l’hospitalité et la découverte des patrimoines des quartiers de l’arrière port de Marseille sous forme de chambres d’hôte, de balades urbaines et la vente d’ouvrages et de productions locales.

Les passagers accueillis par les hôtes viennent pour des motifs touristiques (60%) ou des  motifs familiaux, professionnels ou  de santé (40%) lors de séjours souvent plus longs. Un tiers des passagers accueillis sont étrangers.

Son objet social reste la valorisation économique des patrimoines de ces quartiers dans l’intérêt de ceux qui y travaillent, séjournent et vivent et son cadre de référence la Convention de Faro.

Son activité est l’identification et la reconnaissance des cadres juridiques adaptés à ses nouveaux usages du patrimoine comme notamment la reconnaissance du droit à l’hospitalité en habitat social aujourd’hui interdite ; la formation et qualification des hôtes à ces usages dans une logique d’échange de savoirs (école des hôtes) ; et la promotion des offres d’hospitalité et de découverte des patrimoines ainsi produites via sa marque « Hôtel du Nord » et sa plateforme internet hoteldunord.coop : « On produit ce que l’on vend. On vend ce que l’on produit ».

Fin 2013, Hôtel du Nord s‘est vu reconnaître le droit à commercialiser l’hospitalité de ses sociétaires sans forcément avoir à passer par les agences de voyages ou à en devenir une.

HdN charges 2013Ses moyens sont un budget annuel de 120.000 euros financé pour deux tiers par la vente de prestations marchandes (vente de balades, programmation, etc) et pour un tiers de subventions publiques et mécénat liés à l’économie solidaire auxquels il faut ajouter d’importantes contributions non monétaires de la part de ses sociétaires et partenaires. Ce budget finance pour deux tiers deux postes salariés au service des sociétaires et du projet coopératif.

Ses principes coopératifs sont l’adhésion libre, volontaire et ouverte, le pouvoir démocratique exercé par les sociétaires (un membre, une voix), le contrôle par les habitants (ils sont statutairement majoritaires et élisent un conseil de surveillance), l’échange de savoirs (école des hôtes), la propriété commune de moyens (site internet, marque), la non-lucrativité, l’impartageabilité des réserves (bien commun) et l’autonomie et l’indépendance.

Ses sociétaires sont à ce jour 43 dont conformément à ses statuts, plus de la moitié sont des hôtes habitants. Un tiers des sociétaires sont des personnes morales (entreprises et associations[1]) et quelques sociétaires non hôtes soutiennent l’aventure coopérative.

L’horizon de la coopérative est « glocal » : son horizon historique est les quartiers nord de Marseille qui sont sa base et son origine. Hôtel du Nord y a son siège social. Son horizon économique est l’aire métropolitaine marseillaise, espace de mutualisation de moyens indispensable à son équilibre économique. Son horizon politique est l’euro méditerranée, l’espace de la réciprocité et de mise en réseau avec d’autres mouvements citoyens partageant ses finalités.

Imaginée en 2009, testée en 2010, structurée en 2011 et 2012 et promue en 2013, aujourd’hui la coopérative poursuit son développement et construit de nouvelles alliances. Du chemin a été parcouru, à pieds et dans nos têtes, depuis la vingtaine de nuitées vendues en 2010 jusqu’aux 1500 nuitées de 2013. L’aventure reste fragile, imparfaite tout comme passionnante et collective.

Prosper Wanner, gérant, janvier 2014.
 [1] Ancrages, Jeunesse Marseille Nord, –able, Association Pour la Cité des Arts de la Rue, Association Départementale pour le Développement des Actions de Prévention 13, Boud’mer, Euromed Conseil, éditions Commune, Geosmine, Goelen, HÖFN, Radio Grenouille, SAFI, Savonnerie du Fer à Cheval et Cosmos Koleg

Hôtel du Nord peut proposer l’hospitalité sans pour cela devenir une agence de voyage !

Par courrier du 26 novembre 2013, la Préfecture de Région, mandatée par le Ministère de la consommation et de l’économie sociale et solidaire a répondu à notre demande d’arbitrage du 15 avril 2013 : la coopérative peut vendre les prestations de ses sociétaires lorsqu’elles relèvent du code du tourisme (nuitées, balades, etc) sans nécessairement s’immatriculer comme agence de voyages ou passer par une agence de voyages.

« Dès lors qu’aucun appel à un prestataire extérieur n’est effectué soit pour du transport, soit pour l’entrée sur des site ou autre, nous ne sommes pas dans la notion de forfait touristique, donc peu importe que le prix proposé sous forme de forfait intègre différentes prestations pouvant être prises indépendamment dans le même structure.«

Cette réponse vient clôturer trois années de réponses contradictoires entre professionnels du tourisme. Elle est importante pour notre coopérative à plusieurs titres. Elle nous permet de renforcer notre indépendance économique en développant une nouvelle offre d’hospitalité collective sur laquelle la coopérative d’habitants est sollicitée  : comités d’entreprises, agences de voyages solidaires, universités et groupes de marcheurs.

Elle confirme la primauté des personnes sur le capital. La coopérative est une société de personnes par opposition aux sociétés de capitaux classiques. Elle a pour finalité première de rendre des servicwes individuels et collectifs à ses sociétaires. Contrairement à une agence de voyages, le lien est direct entre le passager et son hôte/sociétaire : « On vend ce que l’on produit et l’on produit ce que l’on vend« .

Elle conforte le choix d’Hôtel du Nord de privilégier la primauté du droit sur le marché. C’est un droit de pouvoir se regrouper en coopérative pour proposer l’hospitalité sans opter forcément pour une approche purement touristique. En entamant ce processus législatif, Hôtel du Nord a contribué à la reconnaissance d’un droit au patrimoine culturel, comme énoncé par la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur sociale du patrimoine pour la société dite Convention de Faro.

Elle renforce la primauté des sociétaires sur le gérant de la coopérative. Les sociétaires peuvent proposer collectivement leur hospitalité sans pour cela devoir élire forcément un gérant issus du secteur touristique comme l’exigerait une immatriculation « agence de voyages ».

Enfin, cela permet aux sociétaires de la coopérative tout simplement de proposer leur hospitalité telle qu’ils l’envisagent. Cette réponse leur donne une nouvelle autonomie pouraffirmer la primauté de l’hospitalité sur la « prestation hôtelière » – l’offre touristique résume trop souvent l’hospitalité à une simple prestation hôtelière où la personne qui vous accueille et son histoire sont inexistants – et d’affirmer la primauté de la rencontre sur la « destination« .

Plusieurs questions restent à régler pour mettre en place cette nouvelle offre coopérative – fiscalité, partenariats, etc. La Chambre régionale d’économie sociale et solidaire PACA va apporter un appui technique et financier à Hôtel du Nord pour mettre en place cette nouvelle activité d’ici septembre 2014 dans le cadre du dispositif Microprojets co-financé par l’Union Européenne (FSE) et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (au titre du PROGRESS). La Macif, assureur de la coopérative, et la fédération nationale des coopératives de consommateurs ont aussi confirmé leur engagement au côté de la coopérative sur cet enjeu.

Les sociétaires d’Hôtel du Nord continuent d’inventer dans l’esprit de la Convention de Faro et dans la continuité de l’histoire coopérative la première forme de coopérative d’habitants.

Le dispositif Microprojets est co-financé par l’Union Européenne (FSE) et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (au titre du PROGRESS). L’Europe s’engage en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec le Fonds Social Européen. Le dispositif Microprojets est porté dans les Bouches du Rhône et le Var par la CRESS-PACA.

Coordination Patrimoines et Créations 2/3 : Le port de la Joliette ou la mise en récit du patrimoine portuaire et des quartiers qui le bordent.

Fiche balade 1La Coordination Patrimoines et Créations 2/3 et l’association En Italic  reviennent sur la balade de Faro qu’ils ont pris en charge pour leForum de Marseille le jeudi 12 septembre 2013 : Le port de la Joliette ou la mise en récit du patrimoine portuaire et des quartiers qui le bordent.

Précisons en préambule que ce texte réunit les points de vue de plusieurs membres de la Coordination Patrimoines et Créations des 2e-3earrondissements de Marseille qui ont participé à l’animation de la balade du 12 septembre 2013, lors du « Forum de Marseille sur la valeur sociale du patrimoine et la valeur du patrimoine pour la société ». A la place d’un récit rédigé par un seul auteur, nous préférons proposer au lecteur, plusieurs regards et autant d’histoires sur notre itinéraire, tout simplement parce que ce sont aussi nos différences qui fondent les actions du groupe, d’habitants et de professionnels, que nous formons depuis 2011 et qui demeure autant préoccupé par l’histoire que par l’actualité de nos quartiers.

Cette balade intitulée initialement « A l’envers du temps, de la ville de demain à la cité antique » puis « Le port de la Joliette ou la mise en récit du patrimoine portuaire et des quartiers qui le bordent » a été pilotée par la Coordination Patrimoines et Créations 2e-3e et l’association En italique.

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Laurent Cucurullo, association En italique (13002). www.enitalique.fr

Compte tenu du trajet effectué, depuis le parvis des Archives et bibliothèque départementales des Bouches-du-Rhône, jusqu’à la Mairie du 2e secteur, il est assez facile de remarquer les chantiers en cours, comme les nouvelles constructions. La multiplicité des acteurs impliqués est un signe manifeste des enjeux de la mutation urbaine qui s’exerce ici. Citons, entre autres, Euroméditerranée (EPA, établissement public d’aménagement), le Grand Port Maritime (EPIC, établissement public industriel et commercial), Marseille-Provence 2013 (association loi 1901 qui regroupe des collectivités et des partenaires privés dont le conseil d’administration est présidée par le président de la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence) ou encore de nombreux promoteurs immobiliers. Pour En italique cette balade est par conséquent  placée d’emblée sous plusieurs signes. Il ne s’agit pas uniquement de nommer l’histoire longue de Marseille, même lorsqu’elle se répète (de Jules Mirès à Euroméditerranée), mais de signaler aussi l’évolution des relations entre la ville, le port et la mer puisque notre itinéraire qui ne s’éloigne jamais vraiment du rivage ne nous permet pas d’y accéder non plus. Bien plus qu’un simple paradoxe marseillais, cette confiscation de l’espace me semble révélatrice de ce qui faisait patrimoine commun ici. Cheminer entre le vieux et le « nouveau » port, qui est à l’origine de la création de ces quartiers, c’est nécessairement souligner cette valeur conflictuelle du patrimoine.

Précisons, en outre, puisque cela nous semble nécessaire, que cette balade était une construction de toutes pièces censée nous permettre de signaler ce qui fait patrimoine (selon nous) et de décrire comment nous agissons en tant que « patrimonialisateurs », dans un contexte de réalisation bien précis et à l’attention d’acteurs locaux, des représentants des 21 États membres du Conseil de l’Europe qui ont signé la Convention-cadre de Faro, des autres pays intéressés et des représentants des différentes directions du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne.

Parce que nous pensons qu’une balade c’est aussi des rencontres, notre marche était rythmée par les pas et la sensibilité de plusieurs membres de la CPC. Elle commence sur le parvis de la Bibliothèque départementale de prêt, avec les mots de Brigitte Corbel, membre de la CPC et responsable de la Salle d’Actualité de la BDP. Son intervention est importante à nos yeux car elle démontre la qualité des passerelles que nous avons tissées avec l’institution départementale.

Au niveau de la place de la Joliette, nous avons parlé avec Yvette, habitante de la Villette (13003), de l’hôtel « Les gens de mer ». Une manière comme une autre de nous rapprocher du rivage (inaccessible) et pour dire l’impact de l’activité portuaire sur les usages de ce territoire.

« Les premiers foyers marins se sont créés dès 1900. Les deux derniers conflits mondiaux commenceront à détériorer puis finiront par détruire une grande partie de ces foyers. Après 1945, le secteur maritime évolue et il devient donc nécessaire, face aux besoins exprimés, de reconstruire des structures. En 1946 est créée l’A.G.I.S.M. (association pour la gestion des  institutions sociales maritimes) qui va mettre en place « Les maisons des gens  de mer » afin d’accueillir les personnes en relation avec le milieu maritime,  c’est à dire les marins du commerce, de la pêche et leurs familles, celui de Marseille a été inauguré le 24 septembre 1953 par M. Ramacony secrétaire d’Etat à la marine marchande.

A partir de 1990 le secteur de l’exploitation maritime évolue fortement. Le nombre de  marins et les durées d’escales diminuent  rapidement. Les  structures  commerciales des  maisons des gens de mer sont moins fréquentées et c’est ainsi qu’en 1999, il est décidé d’ouvrir ces établissements au grand public. Ces hôtels sont homologués en  deux étoiles et appelés dorénavant « Hôtels les  gens de la mer ». Ils ne  sont  pas excentrées  mais  situés au cœur  des villes  au  près de leurs port. On y dort  dans des  grandes cabines  de bateaux  et l’on y déguste des  produits  de la  mer… Au sein de l’hôtel, l’association d’accueil des Marins, le Seamen’s club. »

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Alain, habitant du quartier de la Belle de Mai (13003) et Francis, habitant du quartier la Villette (13003).

« Nous avons évoqué, au cours de stations à hauteur des Docks de la Joliette et de la rue Mazenod, les grandes compagnies maritimes marseillaises qui ont prospéré au cours des XIXe et XXe siècles grâce à  l’invention de la machine à vapeur et de l’hélice. Dans le périmètre du port de la Joliette, de nombreux bâtiments reconvertis (et souvent déjà oubliés) permettent d’évoquer cette période faste des activités portuaires à l’époque de l’empire colonial français. En 2012, nous avons créé « la  balade en bonne compagnie maritime » pour évoquer cette période qui reste encore dans la mémoire des Marseillais, d’autant que beaucoup d’anciens du 2e  arrondissement ont travaillé dans ces entreprises. Au cours de son élaboration, nous avons établi des liens avec la direction des Docks (anciennement appelé « le Grand entrepôt ») et surtout avec le personnel des ateliers de mécanique, électricité, soudure… de la Société Nationale Corse Méditerranée (SNCM) qui sont situés dans un ancien bâtiment de stockage des colis postaux de la Cie Générale Transatlantique, aujourd’hui disparue. C’est ainsi, en particulier, que le responsable du fret à la SNCM, a pris en charge, dans le cadre de notre balade patrimoniale, la visite du siège central de la SNCM, Bd des Dames, un magnifique bâtiment dont l’intérieur est dans le style art-déco. Il a également présenté l’histoire et les difficultés de la SNCM qui a pour fonction spécifique d’assurer la continuité territoriale entre le continent (à partir de Marseille) et la Corse. »

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Fin de notre balade avec Dominique Cier, habitant du quartier de la Joliette (13002) et écrivain associé à l’Atelier d’EuroMéditerranée « Tabula Rasa – Le quartier du Panier : 1943-2013 ». quartierslibres23.blogspot.fr

Traces, mémoires et Histoire

Les balades sont toujours le prétexte pour mettre en partage nos rêves et nos fantasmes. Au lieu de nous précipiter vers le lieu de notre destination, nous prenons enfin le temps de lever le nez et de laisser vagabonder notre regard. Une étrange poésie de la désolation émane alors de ces friches qui portent en elles la mémoire ouvrière. Nous imaginons la fumée, les vapeurs et le fracas, le grouillement de la foule et le tumulte de la rue, les machines et l’odeur du gasoil, la chaleur et la fatigue, le rire des enfants dans la cour de l’école, tout un débordement d’activité. Et nous imaginons qu’un beau jour la vie n’a plus été rythmée par le hurlement des sirènes, que soudain le vacarme a cessé, que le silence a envahi les ateliers abandonnés et les rues désertes et qu’enfin les ouvriers, les employés, les artisans et les commerçants sont partis, laissant quelques rescapés se noyer dans leurs souvenirs. Nous devinons cette souffrance parce que nous voyons ces choses invisibles avec notre cœur. Nous pouvons imaginer que sous les passerelles d’autoroutes la nature va reprendre ses droits et revenir à l’état sauvage mais, au fond de nous-mêmes, nous savons bien que c’est impossible. Les murs des usines et les façades sont des espaces qui gardent des traces de vies vécues et ensevelies. Après le silence du deuil industriel, ces couches fragiles de mémoires s’effritent sous l’effet des pelleteuses et des grues qui bouleversent les paysages, mais il en reste toujours des bribes. Il suffit donc d’apprendre à lire ces lambeaux d’usure humaine. Les randonneurs se transforment en archéologues et observent en réalité un quartier qui change de peau. Cette conversion n’efface pas ce qui précède. Elle s’inscrit simplement dans une continuité. Nous pressentons pourtant un danger. Accrochées à un littoral magnifique, nous devinons que ces friches suscitent bien des convoitises et que les investisseurs préfèrent évidemment oublier que cette épaisseur historique est un point d’ancrage qui faciliterait l’intégration et les mutations sociales. Les citoyens doivent le leur rappeler.

C’est qu’avec ces balades, nous nous trouvons entre Histoire et mémoires. La mémoire installe le discours dans le sacré, expliquait Pierre Nora, l’Histoire l’en débusquerait. L’Histoire ne s’attache qu’aux continuités temporelles, aux évolutions et aux rapports des choses. La mémoire s’enracine dans le concret, dans l’espace, le geste, l’image et l’objet. La mémoire est un absolu et l’Histoire ne connait que le relatif. Toutes ces usines et ces bureaux sont des constructions où se sont forgées des identités, des modèles urbains, des circulations, mais aussi des manières de penser, d’habiter et de se distraire. Elles ont fait naître des solidarités et ce n’est pas un hasard si elles disparaissent aujourd’hui. La différence majeure entre Histoire et mémoire réside dans le type de questionnement adressé au passé. On ne parle plus d’un savoir historique à partir duquel on pourrait expertiser la mémoire. L’histoire est bien obligée de s’ouvrir à d’autres objets. Comme le souligne Ahmed Boubeker, le lien entre mémoire collective et mémoire nationale est justement remis en cause par des débordements dans l’espace public qui font que d’autres récits, relevant de mémoires clandestines, trouvent place sur la scène médiatique et culturelle. Et l’émergence de cette mémoire plurielle implique la nécessité d’une révision critique du grand récit national…

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Qui sommes nous ?

Habitants, usagers et professionnels, tout simplement des acteurs des 2e et 3e arrondissements de la ville de Marseille qui considèrent les patrimoines naturels et culturels de ce territoire comme une ressource vivante et citoyenne fondatrice de tout processus de développement durable.

Nos balades, nos ateliers, nos discussions comme l’ensemble de nos rendez vous au fil de l’année, sont ouverts à tous ! 

Pour suivre notre actualité ou nous rejoindre, une seule adresse :patrimoinesetcreations23.blogspot.fr

Pour télécharger en PDF la fiche de la balade publiée à l’occasion du Forum de Marseille :http://hoteldunord.coop/wp-content/uploads/2013/09/balade-1-joliette.pdf

Mercredi 27 novembre à Saint-Denis, Forum tourisme alternatif et convention de Faro

Accueil Banlieues organise mercredi 27 novembre à Saint-Denis le  Forum tourisme alternatif et convention de Faro auquel Hôtel du Nord s’associe

Ce forum s’inscrit en 2013 dans une série de rencontres sur la Convention de Faro co organisées avec les partenaires de la société civile avec qui Hôtel du Nord est engagé depuis plusieurs années : le Colloque de Venise sur le rôle des communautés patrimoniales (Faro Venezia – mars 2013), les Rencontres d’Oran sur la Convention de Faro et Camus (Bel Horizon – mai 2013) et leForum de Marseille sur la valeur sociale du patrimoine en septembre 2013.

Nous aurons une discussion sur le tourisme alternatif et la convention de Faro, dans le prolongement d’une rencontre (à laquelle nous avons participé) sur la convention de Faro organisée à Marseille en septembre 2013 par Hôtel du Nord (http://hoteldunord.coop/), notre « grande soeur » des quartiers Nord de Marseille.

Nous nous retrouverons pour une rencontre avec des acteurs locaux intéressés par le patrimoine, le tourisme, l’économie sociale et solidaire, le développement local,… à Jolie Môme, au 14 rue Saint-Just à la Plaine Saint-Denis (accessible par le métro « Front populaire, ligne 12″ , compter 5 mns à pieds ou « RER B La Plaine stade de France », compter 10 bonnes mns à pieds) à 18h avec nos ami-e-s marseillais-e-s. Chacun-e pourra expliquer son rapport personnel, professionnel  et/ou associatif et/ou militant au patrimoine et au(x) territoire(s) lors d’une discussion très ouverte.
Pour s’inscrire http://doodle.com/ikctiv7rsp726s4t. Merci de le faire pour des raisons pratiques.

La convention de Faro désormais ratifiée par plusieurs pays, dit bien que le patrimoine ce n’est pas seulement les Grands Hommes, les Grandes dates et les Grands monuments mais d’abord les gens et leurs histoires, les lieux de vie, les luttes, le « coin de la rue »… Les opérateurs du tourisme alternatif se réapproprient ainsi les mots de partage et d’échanges.

En début d’après-midi, nous organisons des visites de 2h dans nos villes (inscriptions surhttp://www.tourisme93.com/visites/search.php?date=2013-11-27). Quatre balades sont proposées :

  1. Epinay sur Seine à 14hrendez-vous à la gare d’Epinay-Villetaneuse, rue des arcades. De l’urbanisme des années 60 aux projets d’aujourd’hui, aménagement des berges, amélioration des transports en passant par la rencontre des gens qui y  vivent /ou y travaillent, c’est une nouvelle facette de la ville d’Epinay-sur-Seine que vous proposent de découvrir des habitants passionnés par leur ville. Un zeste de sociologie, deux doigts d’histoire, une pincée de géographie, quelques gouttes de géologie, une once de politique publique, un gramme d’urbanisme,  une poignée de patrimoine. Voilà ce qui vous est proposé au cours de cette balade par des habitants amoureux de leur quartier. Accessible aux enfants et aux personnes à mobilité réduite. On finira aux vignes de la mairie.
  2. Saint-Ouen et L’Île-Saint-Denis, rendez-vous à 14h en vélo, trottinette, rollers au métro « mairie de Saint-Ouen (face à la mairie). Nous partirons de Saint-Ouen, ville anciennement très industrielle, qui a lancé une procédure de classement de dizaines de bâtiments remarquables qui « racontent » son histoire, à partir des Puces. Nous passerons en bordure de l’écoquartier des Docks, au nouveau Grand parc de la ville, autour de son château puis nous traverserons la Seine et visiterons l’Actlab animé par l’association Bellastock (qui participe au réemploi des déchets de chantiers, notamment des 220 000 m2 des anciens entrepôts du Printemps) dans l’écoquartier fluvial et nous rencontrerons « Promotion de courtoisie urbaine » » qui coordonne des projets  d’habitats participatifs puis remonterons, via la piste cyclable qui longe le fleuve, jusqu’au centre de l’île, l’une des deux ville-îles fluviales de France.  Balade de 2h accessible à des enfants dès 5/6 ans.
  3. le centre de Saint-Denis. Rendez-vous à 14h devant la basilique de Saint-Denis(accessible par le métro « Saint-Denis basilique », ligne 13).  La visite se concentrera autour de deux associations, Franciade et Synesthésie, et de la galerie HCE, acteurs locaux très importants sur les questions de patrimoines anciens et modernes. Par ailleurs, visiter le centre de Saint-Denis (ville la plus peuplée du 93) permet de confronter plusieurs types de patrimoines : diversité culturelle très forte, empreinte de la Basilique, logements sociaux, immeubles très anciens, fouilles archéologiques, commerces très divers autour d’un marché aux mille senteurs… Balade de 2h sur un rayon de 1km2. Accessible aux enfants et aux personnes à mobilité réduite.
  4. La Plaine Saint-Denis, A 14h, rendez-vous devant la gare du RER B « La Plaine Stade de France » (1 station depuis la gare du Nord). Visite commentée par un habitant du quartier. Balade urbaine à pied ou en trottinette. Durée d’environ 2h dans ce quartier, ancienne plaine maraîchère de Paris, devenue fin du 19ème/début du 20ème « le Manchester français » puis désindustrialisé dans les années 1970 et 80 et qui a commencé à se transformer avec l’arrivée du Stade de France en 1998. Urbanisme, anecdotes, projets, transports, géographie, histoires petite et grande, seront évoquées… Rencontres avec des acteurs locaux : l’association Déchets d’art qui travaille sur le réemploi artistique des déchets, des parents d’élèves du collège Iqbal Masih, des salarié-e-s de la  Plaine ou du quartier de « la petite Espagne » à Cristino Garcia,…

Journée coordonnée par « Accueil banlieues » avec le soutien de Plaine Commune, du Fonds social européen et avec l’appui du comité départemental du tourisme  93, dans le cadre du mois de l’économie sociale et solidaire.

Lisette Narducci, intervention Forum de Marseille

Texte de l’intervention de Lisette Narducci, Maire du deuxième secteur et vice-présidente du Conseil Général lors du Forum de Marseille sur la valeur sociale du patrimoine pour la société les 12 et 13 septembre 2013 sur le site des ouvriers de la réparation navale.

Cher monsieur Hirt et les membres de l’association des ouvriers de la réparation navale,
Mesdames et messieurs les représentants du Conseil de l’Europe, de l’Union européenne,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs des délégations de Venise, d’Oran, de la Seine Saint Denis,
Mesdames et messieurs, chers amis,

Je vous remercie, cher monsieur Hirt de nous accueillir. Ici même, des hommes, des ouvriers ont décidé de constituer et de conserver la mémoire de leur travail qui, lui, a disparu, balayé par les mutations du port. Derrière leur action il y a une lutte, de la résistance. Ce n’est pas un lieu nostalgique. C’est l’histoire vivante d’une culture qui ne se mire pas dans un joli miroir. Aujourd’hui, le politique ne prend plus à sa charge cette dimension de la culture, et c’est justement pour en parler que je suis ici avec vous.

Nous nous connaissons depuis de nombreuses années monsieur Hirt, j’étais convaincue  depuis longtemps de l’importance de ce que vous avez réalisé avec vos amis. Il se passe ici quelque chose qui nous concerne tous, qui fait patrimoine au sens de la convention de Faro.

Dans la convention le patrimoine culturel y est décrit comme « un ensemble de ressources héritées du passé que des personnes considèrent, par delà le régime de propriété des biens, comme un reflet et une expression de leur valeurs, croyances, savoirs et traditions en continuelle évolution. Cela inclut tous les aspects de l’environnement résultant de l’interaction dans le temps entre les personnes et les lieux ». Nous y sommes.

La mairie de secteur à adhéré en 2011 aux principes de la convention de Faro. Si cette adhésion n’est que symbolique (seule compte la ratification nationale), ses implications sont, elles, bien concrètes. La coordination patrimoines et créations du 2/3 s’est constituée la même année, appliquant la philosophie novatrice de la Convention de Faro, en associant préservation du patrimoine et démocratie participative. Sa richesse tient à la diversité sociale de ses membres : actifs/non actifs, associations, institutions, artistes, universitaires et experts ou simples citoyens. Tous vivent dans le 2/3 et possèdent de ce fait «  une expertise d’usage » réelle et incontestable de leurs quartiers. Chacun peut se reconnaître dans leurs membres, et peut se sentir valorisé par les actions collectives réalisées. La coordination est un moteur du développement de la participation démocratique locale, avec effet de boule de neige : elle grossit toujours davantage prenant chaque citoyen tel qu’il est et s’enrichissant de l’apport et des compétences de chacun. A la coordination patrimoines et créations, on avance ensemble, on progresse ensemble, on s’apprend ensemble, on diffuse ensemble…

Toutes les actions de la Coordination Patrimoine et Création des 2/3e arrondissements, s’inscrivent dans la réflexion menée lors de la Convention de Faro, en respectant les principes des valeurs humaines au centre de la gestion du patrimoine culturel, de transparence et de responsabilité partagée. Elles se traduisent concrètement dans les idées novatrices des différents projets menés depuis.

L’ancrage très local des projets culturels permet en effet une découverte, une gestion et une promotion du patrimoine culturel très proche des habitants. Les 2 et 3e arrondissements ont été le théâtre d’événements historiques riches de sens, et constituent aujourd’hui un environnement culturel unique. Ils bénéficient par ailleurs d’importants travaux de rénovation ou réhabilitation, notamment avec Euroméditerranée, qui lui permettent d’obtenir une double inclination : se souvenir du passé, tout en étant tourné vers l’avenir.

La Coordination en action ce sont les balades patrimoniales, colonne vertébrale du projet. Depuis 2011 une vingtaine de balades patrimoniales ont été réalisées, des centaines de participants, de nombreux partenaires institutionnels et associatifs, une dizaine d’entreprises, des regroupements et collectifs d’habitants.

C’est aussi l’opération Quartiers Libres, projet né d’une étroite collaboration entre la Mairie et l’association En italique. Une réflexion et une analyse sur « ce qui fait patrimoine dans nos arrondissements », ont été à la base de ce projet. Quartiers Libres ce sont des expositions, des ateliers, des rencontres, des découvertes sensibles (de l’art et de la culture) et d’échanges (de la citoyenneté et de la socialisation) avec des habitants et des usagers. Depuis 2012, cette initiative innovante propose de s’intéresser chaque année, pendant quatre ans, à un quartier du 2eme secteur de Marseille. En 2013, le projet Quartiers Libres s’intitule « TABULA RASA », il concerne le quartier du Panier et s’inscrit dans les Ateliers de l’EuroMéditerranée de Marseille Provence 2013.  Il met en action les principes de la Convention de Faro.

Une nouvelle aventure s’engage en 2014 avec un projet en partenariat entre la  Bibliothèque Départementale,  l’association Transverscité, En italique et la mairie de secteur, dans le cadre d’un appel à projets de recherche intitulé « Pratiques interculturelles dans les institutions patrimoniales », initié par le Ministère de la culture. Il regroupe les communautés patrimoniales, habitants et acteurs associatifs du secteur. La convention de Faro a un rôle central dans ce projet.

Les valeurs exposées par la Convention de Faro découlent de l’idée de reconnaissance du patrimoine culturel comme instance fondamentale des relations économiques, sociales et politiques. A partir de là, il s’agit d’instaurer une démocratisation de la gestion du patrimoine et d’inclure dans les débats la société civile regroupée et représentée par des Communautés patrimoniales. Le concept de responsabilité partagée théorise ainsi la multiplicité des parties prenantes en ce qui concerne les politiques culturelles locales et l’idée de dialogue ouvert pour permettre à chacun de se positionner dans la discussion.

Dans le deuxième secteur ces idées ont été mises en application dés 2011. Je suis fière du travail accompli, apportant ainsi notre contribution et notre expérience dans le contexte de négociations à l’échelle européenne pour une ratification officielle de la Convention par de nombreux pays membres. Ce témoignage est la preuve que la théorie des textes officiels peut être transformée en évènements concrets et en gestion démocratique efficace du patrimoine.

Je remercie ceux qui ont contribués à la réussite de ce forum, mes amis et collègues : Samia Ghali, Garo Hozvepian, le Maire de Vitrolles, le Conseil de l’Europe, le Parlement Européen, le Conseil Général, Marseille Provence 2013, Hôtel du Nord, les membres de la Coordination Patrimoines et Créations de la mairie, l’association En Italique et monsieur Hirt et ses amis.

La culture, dimension oubliée du développement durable?

signature-SA

Le jeudi 28 novembre à Paris, l’association Serge Antoine – Semeur d’avenir, jardinier du temps, organise une journée « La culture, dimension oubliée du développement durable? » lors de laquelle Prosper Wanner, gérant d’Hôtel du Nord, y interviendra lors du temps : « Changer de mode de vie, changer de culture, une condition du développement durable. Quelle vision prospective ? ».

Serge Antoine est un haut fonctionnaire et écologiste français qui a notamment créé le Comité français pour le développement durable (Comité 21) qui réunit entreprises, collectivités locales et associations.

L’association Serge Antoine, créée en 2007 par ses amis, ses collègues et disciples, sa famille, a pour objectif de réunir tous ceux qui, sensibles à l’action pionnière qu’a jouée Serge Antoine en matière d’aménagement du territoire, de protection de l’environnement, de développement durable, de prospective et d’innovation, souhaitent la faire connaître et poursuivre sur la voie qu’il a tracée.

Il disait : « La politique de développement durable se fait en marchant. Il faut prendre conscience qu’il s’agit là d’une véritable révolution culturelle, d’une révolution dans les comportements, surtout politiques, à laquelle nos habituels schémas d’analyses sont étrangers, disons simplement qu’il faut éviter de prolonger la simple approche environnementale et qu’il est nécessaire de s’alimenter aux sources de l’économie, de la culture, du social en même temps que de l’écologie, que la prospective est indispensable et qu’il faut transformer tout le monde en “acteurs”. »

Dimanche 6 octobre, balade patrimoniale vénitienne « Fedeli a Venezia? »

Dimanche 6 octobre, Faro Venezia propose la balade patrimoniale vénitienne « Fedeli a Venezia?« . Plusieurs marseillais ont eu l’occasion de participer au pilote de cette balade à l’occasion du Colloque de Venise sur la Convention de Faro du 1 au 3 mars 2013.

La balade patrimoniale, qui comme tous les chemins de foi sera parcourue d’obstacles et imprévus à dépasser, se propose de nous accompagner dans un parcours où la croyance s’est fait communauté avant institution, dans une Venise riche de spiritualité.

Elle ira à la rencontre de  la communauté musulmane, du centre bouddhiste, de l’institut d’études œcuméniques de San Francesco Del Deserto, de la communauté hébraïque et de l’église luthérienne évangélique : une occasion concrète au dialogue inter culturel comme l’encourage la Convention de Faro de 2005.

Pour ceux qui sont à Venise à cette date, inscrivez vous via mail à admin@unfaropervenezia.eu